Salut Mireille,
Mireille a écrit :...ce n’est pas la solidarité qui pousse les gens à faire ce qu’ils font malgré vents et marrées même si ils sont solidaires ni leur capacité d’empathie même si pour certains elle peut assurément être plus grande. Ce qui motive les gens à protéger ou faire avancer une cause dépasse ces qualités et va plus loin que leur propre raisonnement.
Le hic Mireille, c'est que, non seulement des centaines d'expériences de psychologie sociale ont déjà démontré autre chose que ce que tu dis, mais on peux même en reproduire à volonté si l'on veux. Il suffit de reconstituer un cadre, un environnement qui comportent les éléments appropriés pour observer que la majorité des sujets y réagissent en conséquence. Donc s'il y avait une espèce de « dessein intelligent » spécifique pour chaque « âme », pourquoi la majorité des sujets agissent-ils de toute façon comme s'il n’y en avait pas?
C'est ce genre de « détails » concrets, observables par tous et surtout — reproductible — qui fait que c'est absurde de balayer du revers de la main les explications évidentes pour en préféré des plus complexes qui ne cadrent même pas avec les observations concrètes. De plus, lorsque tu dis que « cela va plus loin que leur propre raisonnement », c'est aussi ce que la science observe. Les gens ont beau raisonner et justifier leurs actes (pendant ou après coup), mais, au final, la majorité des sujets agissent tout de même de la même façon. Et le fait de pouvoir anticiper et prédire la réaction de la majorité des sujets face à une situation donnés démontre donc clairement qu'il n'y a pas de « truc spécial » qui leur permet d'agir « contre vents et marées », mais plutôt que tout le monde réagit justement selon les « vents et les marées » (le cadre ou l'environnement et les circonstances).
Mireille a écrit :La seule réponse que j’ai pour l’instant est celle que j’ai donnée plus haut, soit le fait que nous ayons besoin d’accomplir la chose pour laquelle nous sommes nés
Dans un autre message ou sujet, BJ disait que de supposer un créateur à l'univers ne faisait que repousser le problème de la création plus loin (qui a créé le ou les créateurs?). Ben, moi, je vois exactement le même problème avec toutes les notions ésotériques de « but de l'âme », de « karma » ou de « besoins » provenant du « passé de l'âme » ou de ses « vies antérieur », etc.
Si, dans ma vie présente, tout ce qui s'y déroule, tous ceux que je rencontre et tout ce que j'y vis sont contraints de répondre aux « besoins de mon âme » ou à mon « karma », ben ça voudrait dire que tout est mis en place, géré, structuré et dirigé (scénarisé) pour moi-même (mon âme), non?
Premièrement, comment (techniquement) cela pourrait-il, simultanément, être le cas pour les 7 milliards de personnes sur la planète? Il y aurait forcément des « conflits d'intérêt karmique »! Tous ne peuvent pas être au service du but et de l'objectif de tous ceux qu'ils rencontrent, simultanément. Et si c'était le cas, c'est donc dire que tous ne sont pas libres de faire ce qu'ils veulent puisqu'ils doivent être poussés, diriger dans le sens du « but » de tous ceux qu'ils rencontrent. C'est impossible!
Faisons une analogie extrêmement simpliste :10 sujets sur une ile déserte!
Si 9 des sujets sont des « acteurs » dirigés et contraints par un « grand scénario » dans le but de faire réaliser des trucs au dixième et dernier sujet, ça pourrait fonctionner. Mais si les dix sujets sont dirigés simultanément dans le but de faire réaliser des trucs à tous, il y aura forcement des problèmes. Par exemple: le sujet #8 qui échoue et tue le sujet #5, empêchant donc ce dernier de faire ce qu'il fallait pour le sujet # 3, et ainsi de suite. Tous ne peuvent être simultanément contraints de suivre subtillement un but et un scénario tout en étant le principal « patient » bénéficiant du « traitement » sans que cela interfère avec le scénario ou l'objectif! On peut faire la même analogie avec 10 docteurs spécialistes qui doivent s'opérer les uns et les autres: dès que l'un d'eux échoue l'opération ou qu'un « patient » ne supporte pas le traitement, ça brise toute la chaine d'opération (le scénario). Donc à moins de croire que tout ce qui existe n'est qu'une énorme « matrice » destinée à nous servir personnellement et que personne d'autre n'existe, ça ne fonctionne pas!
Deuxièmement, qu'est-ce qui aurait « forgé » ou déterminé le « but » de notre âme dans cette présente vie? Ce qui s'y est passé dans nos dernières vies avant celle-ci? OK, d'accord, mais l'on en reviens au même point, ainsi que pour la vie précédente, et ainsi de suite. Donc, tout est et aurait toujours été scénarisé depuis le départ. Y a-t-il eu une première vie « de départ » dans laquelle nous avons été complètement libres de faire ce que l'on voulait pour débuter? Et donc que nous avions la liberté et la possibilité d’interférer dans la vie des autres que nous rencontrions? Surement pas puisque cela voudrait dire que nous aurions pu perturber les plans du scénario de leurs vies. Tout ça n'a absolument aucune logique et comporte surtout mille et une contradictions.
Troisièmement, imagine un instant, fait la supposition qu'il n'y aurait pas d'âme, ni de but pour cette dernière. Ben les circonstances, les événements, les gens, les interactions, bref, la vie poursuivrait de toute façon son cours. Ça ne t'empêcherait aucunement de croire que ce qui t'arrive possède un sens pour toi. Ça n'empêcherait aucunement que certains événements te permettraient de réaliser, de prendre conscience de divers trucs, non? Ça reviendrait de toute façon
exactement au même! Celui qui vivrait un traumatisme en bas âge en garderait des séquelles pendant une partie de sa vie quand même et celui qui passerait son temps à se faire des ennemis en subirait forcément les conséquences quand même au cours de sa vie, non? Ça ne changerait strictement rien à tout ce qui se passe dans nos vies. Et c'est précisément parce que c'est ce qui se passe de toute façon et qu'il est possible d'expliquer les réactions des gens selon les circonstances et événements (et même de les reproduire) que l'hypothèse du « but de l'âme » et du « karma » (avec toutes leurs complexités et contradictions) est complètement inutile et non parcimonieuse.
Quatrièmement, il m'apparait tellement évident que le concept général du « karma » n'est qu'une espèce d'anthropocentrisme, une espèce de transposition de l'évolution « standard » d'un être humain (de sa naissance à sa mort) appliqué dans le cadre de la croyance en la vie avant/après la mort. Qu'est-ce que la notion de karma si ce n'est que de subir les conséquences de nos actions (causes/effets), de réaliser et de prendre conscience de nos erreurs et de changer, modifier des trucs? Mais c'est de toute façon ce que tout homme/femme (sans pathologie) font déjà tout au cours de leur vie! Et comme pour le Karma, dans la vie, personne ne possède le même passé, n’a vécu les mêmes expériences, ne possède les mêmes traumatismes ou les mêmes conditionnements! Le Karma, ce n'est de toute façon que le calque exact d'une certaine représentation de ce qui se passe dans la vie d'un homme de sa naissance à sa mort.
Et sinon, il est toujours possible de voir quelque chose de positif ou de constructif à tout ce qui nous arrive, et même d'en tirer parti. C'est l'attitude des gagnants et de ceux qui réussissent et atteignent leur objectif.
Il est aussi normal et naturel d'interpréter que ce qui nous arrive correspond à ce que nous avions besoin (ou pensions avoir besoins). Parce que si l'on effectue un changement à la suite « d'épreuves », de circonstances ou de certaines situations, ben c'est toujours bien parce qu'on pense qu'il est profitable de faire ce changement, non? ...ce qui se traduit donc par « j'avais besoin de faire ce changement... » et « ce qui m'est arrivé, j'en avais besoin ». Ne reste plus alors qu'à commettre le fameux sophisme qui consiste à dire : « c'est arrivé PARCE QUE j'en avais besoin ».
Cette façon d'attribuer une cause à un effet est l’un des biais heuristiques les plus connus, il se nomme :
la corrélation illusoire. Ce n'est pas parce que deux variables sont très liées que l'une est la cause de l'autre.