Tania a écrit :Parmi eux, Alfred Russel Wallace, cofondateur avec Darwin de la théorie de l'évolution par la sélection naturelle, assurait avoir expérimenté, en se rendant en 1865 à des séances de tables tournantes, des girations et des lévitations de table inexplicables par les seules découvertes de Faraday et la théorie de l'effet idéomoteur de Carpenter.
A l'époque de Wallace et Darwin, on ne savait pas si c'était dieu ou pas qui avait créé le monde et donné une âme à l'homme. Il y avait des doutes mais pas vraiement de certitudes - et le lobbying religieux était dominant : Nombre de scientifiques n'acceptaient pas de remettre le modèle biblique en question.
Pourquoi le spiritisme s'explique mal?
- Quand on est neutre, pas croyant, ça ne marche pas. Donc ne peut pas procéder à des observations et expériences directes, ce qui fait que ça ne peut pas être scientifique et que les explications restent floues et mystiques ou invérifiables.
De ce fait, aucun argument ne tient.
- Des esprits désincarnés sont sensés intervenir : Il y a donc bien des effets physiques qui seraient observables, mesurables et explicables s'ils étaient réels.
- Selon les témoignages rapportés par des tiers, il y a bien divers effets physiques : L'explication d'un verre qui glisse n'est pas la même que celle d'un guéridon qui remue ou celle d'une ampoule qui éclate. Il y a conjugaison de plusieurs phénomènes et la théorie explicative est logiquement composite : Plusieurs phénomènes = plusieurs explications, mais aussi peut être plusieurs approches demandant plusieurs compétences.
Pourquoi une approche réductionniste? Par quoi est-elle justifiée?
Pendant longtemps, on croyait que c'étaient des esprits divins qui animaient le vent, la foudre, l'océan, tout. C'était faux.
Pourquoi cela serait-il vrai dans le cas des guéridons et des verres?
Des forces physiques semblent être en jeu, mais sous certaines conditions qui impliquent une réceptivité psychologique.
Il y a au moins 2 phases explicatives et une synthèse :
1 - La phase physique : Des phénomènes de ce genre s'expliquent-ils, au moins théoriquement puisque c'est très difficile d'avoir une approche directe sans être croyant, et donc de fournir une explication "live". Nous ne sommes pas devant des phénomènes mirifiques : Ca se passe dans un milieu confiné (salon) très ordinaire où des objets familiers glissent et tremblotent.
Remarque : Normalement, la charge de la preuve serait à ceux qui viennent nous saouler avec des théories fantasmagoriques.
Mais vu que leur conditionnement religieux semble avoir tout arrêté depuis Albert 1er, il est plus raisonnable de s'en remettre aux connaissances de notre temps.
Sous l'angle de l'analyse : Le spiritisme est similaire au soucoupisme. On observe des choses sous influence. La suggestion y est pour beaucoup puisqu'on cherche à se créer une atmosphère particulière. Dans le soucoupisme, la moindre lueur dans le ciel devient un vaisseaux intergalactique piloté par des intelligences E.T venant observer les misérables cobayes que nous sommes. Dans le spiritisme, une table tremblote pour 'x' raisons qu'on ne peut pas vérifier avec objectivité, et cela devient la manifestation d'une force désincarnée.
Plusieurs personnes sont ainsi réunies autour d'un support qui canalise leur suggestion. Impossible de déterminer sur simple témoignage, qui fait bouger quoi et comment il le fait : Il faudrait y être et renouveler l'expérience autant de fois que nécessaire. Et voir par exemple si ça marche avec autre chose que des guéridons et des verres, autre chose que des objets familiers, dans des endroits neutres, pas chez quelqu'un qui a tout préparé pour que ça fasse archi-mystagogique.
A ce qu'il semble, les esprits désincarnés ne devraient pas voir de problèmes d'ordre matérialiste. On peut donc tester ça comme on pense que ça doit l'être.
C'est en étudiant, de façon neutre et objective, les phénomènes physiques sous tous leurs angles, qu'on peut les comprendre. C'est élémentaire.
L'expérience spirite en elle-même, qui mise tout sur une croyance, n'est pas suffisante ni objective.
Comme quoi, il ne faut pas confondre
réductif et
réductionniste.
2 - La phase psychologique :
C'est là le grand obstacle tendant à infirmer la réalité du spiritisme : Si les expériences ne fonctionnent qu'en présence de personnes conditionnées pour qu'elles fonctionnent, elles sont pilotées consciemment ou non. Il y a manipulation factuelle : On se crée des expériences artificielles.
Difficile de juger la part de réalité - elle est très douteuse.
Les faits rapportés en deviennent irrecevables car ils peuvent n'être qu'un produit psychologique; les conditions d'une séance semblent être particulièrement faites pour maintenir les sujets dans des états proches de l'hypnagogie. C'est un trip.
Conlusion : On ne peut pas faire d'une croyance un objet des sciences.
Le spiritisme entre dans des coutumes qui sont dans la continuité de pratiques anthropologiques très connues, et pour lesquelles nombre de peuples anciens ont eu une véritable ferveur : C'était leur religion. Ils vouaient un culte aux morts qu'ils conservaient précieusement et avec qui ils pensaient communiquer : Alors pour eux, le moindre signe (bruit, mouvement, cris d'un animal sauvage...) devenait un présage, une augure, indiquant que l'esprit du mort se manifestait et les protégeait.
C'est une erreur de vouloir expliquer le spiritisme en l'isolant des autres coutumes archaïques du même genre; il faut le comprendre dans une approche globale qui en détermine son fondement, et ses divers aspects.