Salut Mireille,
Excellent choix d'album! Je l'écoute donc en te répondant...
Mireille a écrit :Pour ma part, Je crois que je la manipulation est une erreur,..
Ce mot est connoté négativement (polarisé) et c'est normal, car il est souvent utilisé, dans le langage commun, pour désigner la méthode qu'utilisent des gens mal intentionnés pour berner des gens, sans aucune considération à leur égard. Mais l'on peut l'utiliser comme il est utilisé en d'autres domaines (comme en science p. ex) dans le sens de manipuler, disposer, agencer divers éléments entre eux, pour produire des résultats.
Et sinon, si l'on admet que la part de liberté des gens est infime et/ou que le libre arbitre n'existe carrément pas, ça implique que de
dealer,
treader et tenter d'interagir avec la conscience des gens (leur volonté et leur intention) équivaut à
dealer avec des trucs qui n'ont en réalité aucune (ou très peu d') incidence sur ce qu'ils font et feront. En interagissant ainsi avec les gens, c'est un peu comme si l'on se contentait de traiter avec leur « représentant des ressources humaines » ou leur « responsable des communications » alors que ces derniers ne sont pas du tout responsables des décisions et actions qui seront prises par « l'entreprise » (le cerveau, le « boss »).
Mireille a écrit :A quoi ça sert d'autre de manipuler que de vouloir amener l'autre à voir à travers ses yeux plutôt que de le laisser voir ce qu'il a à voir à travers les siens propres.
Àmha, il est absolument impossible de ne pas manipuler! Tous se manipulent constamment les uns les autres . La seule différence entre ceux qui ont conscience de manipuler les gens et les situations et ceux qui croient qu'ils ne le font pas, est que ces derniers ont moins conscience que les premiers des différents
trigger (déclencheurs) qu'ils utilisent pour faire réagir les gens. Autrement dit, les gens qui croient être de « bonne personne » parce qu'ils croient ne pas manipuler, interagissent les uns avec les autres au gré du hasard (illusoire) que produit l'inconscience de ne pas savoir (ou vouloir) ce qui déclenche les diverses réactions qui les affectent tous. Ce qui explique, en partie, pourquoi plusieurs « bonnes personnes » n'arrivent pas à gérer créativement leurs vies, puisqu'elle repose essentiellement sur le hasard produit par le fait de ne pas savoir « qu'est-ce qui déclenche quoi » (la connaissance des causes, des effets et de leurs interactions). Ou, à défaut de vouloir comprendre, certains préfèrent s'en remettrent au « destin », aux « voies impénétrables d'un Dieu », au « karma » ou n'importe quoi d'autre.
Le fait que plusieurs personnes considèrent que ce soit « mal » de manipuler fait, qu'à défaut de porter leurs attentions à tenter de cerner les couples « d'action/réaction » ayant rapport avec les conditionnements de chacun, ils portent plutôt leur attention sur (et accorde une trop grande importance à) la volonté et aux intentions des uns et des autres (le « responsable des communications »), ce qui ne leur permet pas de pouvoir faire autre chose que de juger les gens comme étant de « bonnes » ou de « mauvaises » personnes en fonction d'un jugement de valeur de type moraliste (au lieu de tenter de comprendre pourquoi ils réagissent de cette façon). Sinon, c'est d'autant plus absurde de juger les gens d'être fondamentalement « bon » ou « mauvais » si l'on ne croit pas au libre arbitre ou si l'on croit en une espèce de « destinée », ou de « plan de vie ».
Mireille a écrit :Qu'est ce que tu veux dire par utiliser créativement les chaines de causalités ?
Nous sommes tous des êtres de conditionnements qui réagissent à divers stimulus et déclencheurs. Par conséquent, le moyen le plus efficient pour déclencher des réactions ou pour éviter d'en déclencher, pour gérer des comportements et des situations et donc pour tenter de modifier des conditionnements (que ce soit envers nous-mêmes ou chez les autres) ne peut être autre que celui de tenter d'apprendre à disposer des agencements de
trigger de façon à produire des résultantes. Ou, encore, à établir des formes de conditionnement qui modifieront, à leur tour, d'anciens conditionnements. C'est la seule façon de procéder qui est concrète et qui fonctionne, dans les faits (même si ça peut être très difficile). Se concentrer sur la volonté et les intentions des gens, ou la nôtre (interagir avec leur conscience), c'est perdre son temps avec des trucs qui n'ont que très peu d'incidence sur le cours de leurs actions et donc des événements les impliquant (surtout si l'on pense que la conscience succède à ce que le cerveau a déjà « décidé »). Je pense que ce qui est le plus utile et ce qui nous donne le plus de marge de manoeuvre (sur nos propres conditionnements et sur ceux des autres) est de faire comme la science le fait pour ses sujets d'étude : observer « qu'est-ce qui produit quoi », ce qui permet ensuite d'agencer des « qu'est-ce » de façon à produire des « quoi » particuliers. Et parfois même de créer des modèles qui permettent d'anticiper et de reproduire, comme en psychologie expérimentale et sociale, en neuromarketing, etc.
Un exemple concret de ce que je qualifie être de la « manipulation créative » :
Supposons que je suis sur un forum de discussion et que j'observe qu'une personne est plutôt émotive et impulsive et que cela perturbe certains échanges. Et que lorsque certains lui disent franchement ce qu'ils pensent, elle pète souvent une coche. Plusieurs possibilités s'offre à moi :
1-) je réagis selon « la norme », selon un conditionnement « primaire » auquel nous avons tous été plus ou moins soumis et que nous entretenons tous depuis des années : je pète ma coche et l'envoi se faire foutre à son tour! Ça peut satisfaire toute sorte de besoin et d'émotion en moi, oui. Mais ça n'aide en rien à faire avancer le schmilblick!
2-) Je tente de demeurer calme et diplomate et je feins ne pas être touché (ou ne suis pas vraiment touché), mais je cesse d'interagir avec ce [insérer un qualificatif]. Ça satisfait assurément des trucs en moi, mais cela n'a rien de créatif ou de constructif et ça n'aide en rien à faire avancer le schmilblick!
3-) Je lui demande de changer son attitude et son comportement en usant d'arguments et en tentant de la convaincre ou en lui partageant ce que je ressens. Mais dans tous les cas, si je réussis, c'est déjà une forme de manipulation : par la persuasion dans le premier cas et par un procédé utilisant l'empathie et les émotions le deuxième. Et l'un comme l'autre, même si la personne comprend et a la « bonne intention » de désirer faire attention dorénavant, ses habitudes et ses conditionnements ne lâcheront pas prise pour autant. ...et tout sera à recommencer quelques jours/semaines plus tard. Ça n'aide donc en rien à faire avancer le schmilblick!
4-) Sous réserve d'évaluer arbitrairement que ça vaille la peine (que la personne a un intérêt sincère à propos de ce que traite le forum) et que ce soit utile pour elle comme pour moi et les autres. Je tente d'élaborer et d'appliquer une stratégie de « manipulation créative » qui sera à la fois utile et instructive pour moi-même, pour mon interlocuteur ainsi que pour certains autres lecteurs.
Quoi donc?
Un des objectifs est de maintenir et d'augmenter le sentiment de confiance mutuelle (ce qui contribue à augmenter la capacité d'écoute, et la considération entre interlocuteurs). Et la confiance des autres s'acquiert en étant le plus franc et transparent possible. Je ne parle pas ici de tenter d'obtenir une confiance par des artifices malintentionnés, je parle de la confiance qui se créer d'elle-même lorsque l'on est réellement transparent et sincère (comme je le fais avec toi, même si je t'énerve souvent.) Même quand l'on offusque les gens et même s'ils n'apprécient pas ce qu'on leur dit, quand, à la longue, ils s'aperçoivent qu'on est franc, sincère, mais surtout, transparent, ça créer un sentiment de confiance et de respect à notre égard, et ce, même s'ils ne veulent pas le reconnaitre ou même s'ils n'en ont pas conscience (d'ailleurs, tu excelles toi même avec cet aspect! Même si cela n'est pas planifié ou volontaire, la transparence dont tu fais preuve, au sujet de ce que tu penses et ressens, sur le forum, finit par avoir incidence sur les gens! ...même si d'autres aspects les fatiguent parfois).
Le second objectif est de trouver un moyen pour « gérer » l'émotivité et l'impulsivité de mon interlocuteur. Une technique, parmi plusieurs autres, consiste à « jouer au yoyo », c'est-à-dire de procéder par vagues d'intermittences successives où l'on fait exprès d'alterner entre le fait d'activer l'émotivité et déclencher des « impulsions » pendant un moment et entre le fait de ne plus en activer et en déclencher pendant un temps (ou très peu). Pendant ce temps calme, nous en profitons pour « nourrir » le premier objectif. Le but de cette intermittence est, à terme, d'user, de « bruler », de « consumer », d'atténuer la sensibilité de la « membrane impulsive » qui se met à « vibrer » lorsqu'elle est soumise à certaines fréquences qui produisent les réactions émotives chez le sujet (j'utilise des « images », il n'y a pas de « vibrations » ou « d'énergie », hein

). Autrement dit, l'on habitue, l'on conditionne la personne à recevoir des critiques en lui démontrant que cela lui rapportera confiances, franchise, transparence, considérations écoute et attention. À la longue, l'interrelation, la dynamique qui s'installe progressivement s'apparente à celle d'un vieux couple qui ne s'offusque plus émotionnellement des reproches de l'un et de l'autre, mais qui y porte plus attention parce que les personnes s'apprécient et se considère mutuellement. On peut aussi y voir une application positive, une récupération constructive de la technique des « batteurs de femmes » qui les rouent de coups pour ensuite les couvrir « d'amour » et de « cadeaux » (c'est pas pour rien qu'ils font ça, ça fonctionne!) Ou, plus sympathiquement : du parent aimant et attentionné envers son enfant, mais qui n'a aucune difficulté à le gronder et le punir lorsque c'est nécessaire. Ce qui résulte que l'enfant se sent aimé, mais aussi encadré, sans que rien ne soit excessif.
Bref, à défaut d'attendre que l'autre s'exerce (ou réussisse) à devenir moins émotif ou impulsif, ben je tente de faire en sorte que son « déclencheur » s'use prématurément, qu'il perde l'intérêt, l'envie et même l'énergie de se fâcher, mais sans qu'il perde pour autant l'intérêt, le respect et la considération qu'il me porte.
Le troisième objectif est de démontrer à ceux qui n'en auraient pas conscience, par des faits concrets (appliqué sur le forum), qu'il est possible de manoeuvrer des interactions différemment et à plusieurs niveaux simultanément. Du moins, que c'est plus constructif que de simplement envoyer l'autre se faire foutre, de l'ignorer ou de faire attention de ne pas choquer.
C'est une méthode comme une autre! Certains, ici, tentent, depuis quelque temps, d'autres types d'approches (qui s'apparentent à la « méthode socratique », p. ex, en posant des questions). Le moyen le plus efficace pour modifier nos propres comportements, nos propres réactions et nos propres conditionnements, ainsi que ceux des autres, et donc, des circonstances et des situations, c'est de tenter de « manipuler » ce qui peut être manipulé. Le reste, c'est pour les crédules, les inconscients et les adeptes de morales et de croyances. Contrairement à l'époque où j'étais zozo, je m'intéresse désormais qu'à ce qui est prouvé et démontré, et donc à ce qui fonctionne. Je pioche dans le behaviorisme, dans certaines thérapies comportementales, le neuromarketing, les expériences de psychologie sociale, etc. (bref, ce qui peut être testé et vérifier empiriquement et j'adapte à ma sauce avec ma créativité perso. Je fais des tests, parfois ça fonctionne, parfois moins).
Mireille a écrit :A quoi ça sert d'autre de manipuler que de vouloir amener l'autre à voir à travers ses yeux plutôt que de le laisser voir ce qu'il a à voir à travers les siens propres.
Je comprends, mais cette façon de concevoir la chose est basé, d'après moi, sur une considération moraliste ainsi que sur un adage qui dit que nous devons laisser les autres faire leurs propres erreurs, etc. Pourtant, il y aura toujours mille et une occasions pour que les gens puissent commettre leurs propres erreurs, puissent apprendre et intégrer d'eux-mêmes dans la vie. Pas besoin d'en ajouter! Et sinon, tout ce que nous « voyons » (tu utilises le mot « voir »), nous l'avons appris de personnes, de livres, de conférences, de films, de parents, de professeurs, de membres du forum ici présents, etc. Comme tu le dis plus loin, on est pas réellement indépendant à ce sujet et nous ne créons jamais vraiment rien, on ne fait que piocher ici et là et nous agençons diverses parties ensemble. Nous sommes donc tous influencés les uns par les autres. Donc aussi bien l'admettre et tenter d'influencer les autres de façon à ce que ce soit le plus utile et constructif possible! Et c'est d'ailleurs ce que font tous ceux qui écrivent des livres, donnent des conférences, débattent ou partagent leurs raisonnements sur ce forum, éduquent leur enfant, etc.
Mireille a écrit :Pour ce qui est de ne pas donner de l'autorité à quelqu'un, quand tu te sens diminuer ou écraser parce que l'information que tu pourrais apporter en réponse git sous une tonne d'émotions c'est très difficile à vivre parfois.
Je sais, mais regarde ça comme si l'on était des stratèges en temps de guerre... Nous pouvons considérer que la cause provient de « l'ennemi », ce qui en fait donc un élément extérieur à nous et donc difficile à atteindre ou à manoeuvrer, ou nous pouvons considérer que la cause provient de notre « gestion interne », ce qui nous donne plus de latitude et de possibilité pour faire quoi que ce soit. C'est sûr que si une personne occupe un poste qui lui confère une certaine autorité sur nous (dans la vie ou au travail p. ex.) c'est différent! Je ne tiens pas le discours d'un zozo qui dit que tout est de notre faute, mais lorsqu'il ne s'agit pas d'une autorité que confèrent un poste ou une loi, c'est à nous de faire en sorte de ne pas laisser l'autorité (ou la condescendance, le manque de respect, les grossièretés ou
whatever) des autres nous affecter au point à ce que nos émotions nous
submergent. Attention, il ne s'agit pas de ne plus réagir face à eux, mais pour nous, à « l'intérieur », ça ne doit pas nous chambouler et nous virer tout à l'envers! Un peu comme lorsqu'un jeune enfant fait une bêtise et qu'on doit le gronder (réagir face à lui), tout en ayant le fou rire ou en n’étant pas vraiment fâché à l'intérieur de soi. On doit faire ce qui doit être fait, mais on doit apprendre à déléguer à notre raison certaines tâches qui n'ont plus à être gérées par les émotions (en 2014). Ce n'est qu'une question d'habitude et de pratique, comme n'importe quoi d'autre. Au début, ça ne fonctionne pas vraiment, mais après des années, ça donne des résultats. Et le fait de ne plus être submergé par des émotions (j'n’ai pas dit ne plus rien ressentir, hein, le mot «
submerger » est important) nous permet de disposer d'un plus large éventail de possibilités et donc de réactions, parce que dépendant de la raison, de l'imagination et donc, de la créativité! (contrairement à l'émotion ou à ce qui est instinctif ou impulsif et qui agissent automatiquement, supposément « pour » nous).
Sinon, comment faire pour s'entrainer? Bien que nous naissons avec des instincts et certaines émotions de bases, je suis d'avis que plusieurs autres choses qui nous atteignent ont été « fabriquées » par la suite avec notre accord. À ce sujet, tous les sceptiques de la planète pourraient me contredire, mais moi je me souviens très bien de plusieurs moments clé de mon enfance et de mon adolescence où, pour me donner un genre et un style, ou pour imiter un pote que j'admirais ou pour me « sentir vivant » comme les adultes, etc., je me suis mis à m'offusquer à propos de certains trucs, à faire des expressions faciales, pour finalement, avec le temps, commencer à être vraiment fâché lorsque certains trucs se produisaient. De plus, s'habituer à se laisser envahir par certaines émotions et réaction impulsive, quand on est jeune, nous permet d'agir sans avoir besoin de trop réfléchir, et donc de gérer rapidement des situations tout en ayant l'air
hot et
cool, face aux autres. Bref, peut-être que plusieurs personnes ont oublié tout ceci en ce qui les concerne, mais perso, après quelque années, quand j'ai réalisé que toutes ces nouvelles « réactions » que j'étais en train d'acquérir pour « agrémenter » ma personnalité et me sentir adulte et humain limitaient ma palette de possibilités d'actions, j'ai immédiatement commencer à faire l'inverse (pas à cause d'une considération morale, mais par intérêt stratégique, point). Ce que je veux dire, c'est que si, p. ex, nous sommes vraiment
submergé par une vive émotion lorsque quelqu'un nous manque de respect, est condescendant ou autre comportement ou attitude non vraiment dramatique (c'est pas la fin du monde, hein), ben c'est parce qu'à un certain moment de notre vie, nous nous sommes dit un truc du genre : «
moi, cela, on ne me fait pas ça! » (avec de l'attitude, genre, tsé!). Ce n'est donc qu’une question d'importance que nous accordons à des situations face à notre estime personnelle et notre ego. Ce n'est pas anormal en soi, mais la décision qui consiste à relayer ce genre de boulot à nos fonctions de nature impulsive ou émotive joue contre nous et nous dessert par la suite. Donc, avant même de commencer quoi que ce soit de pratique, faut débuter par redéfinir ce à quoi nous accordons de l'importance face à notre estime et notre ego ainsi
qu'entrevoir les avantages de gérer tout ça autrement.
Bon, je vais cesser et enchainer sinon je vais écrire un foutu livre de croissance personnelle LOL.
Mireille a écrit :Il ne faut pas se croire si indépendant, tout ce que l'on construit est en grande partie issue de ce qui a déjà été accomplit par d'autres. Au mieux on raffine, on peaufine.
Oui, je suis d'accord. Mais ça ne me pose pas de problème. Dans ma famille, dans mon entourage et à mon travail p. ex., il y a toute sorte de gens, mais je ne perds plus de temps à leur demander s'ils pourraient changer tel ou tel comportement ou attitude (enfin, si, je le demande maintenant
qu'une seule fois, par principe et juste au cas ou se serait une personne qui est en mesure de modifier elle-même ses propres comportements et conditionnement, mais si j'observe que ce n'est pas le cas, je fais « autre chose ». Que pourrais-je faire d'autre, de toute façon?).
Mireille a écrit :Le cerveau est une petite machine qui se nourrit avec ce qu'on lui donne, des cours sur comment fonctionne leur cerveau dès le primaire devrait être obligatoire.
Ouais, sur les principaux biais cognitifs (et sophisme/paralogisme) et la pensée critique (mais j'imagine que c'est ce que tu voulais dire). J'avais déjà créé
un sujet à ce propos il y a quelques années. BJ (entre autres) avait fait quelques remarques et exprimé quelques réserves intéressantes à ce sujet.
Mireille a écrit :Les gens peuvent être francs tout en gardant une distance respectable avec ton intériorité, ce que j'appelle l'intimité intellectuelle de chacun
Là-dessus, je ne suis pas sûr que nous serons d'accord sur tout. Il y a bien sûr des moments et des endroits qui ne se prêtent pas du tout à faire certaines choses, ça, c'est sûr! Mais, qu'est-ce que tu veux dire par « intériorité »? Pour moi, « l'intimité » des gens qu'il faut respecter, elle concerne ce dont ils ne désirent pas évoquer, partager, discuter ou débattre. Sauf que, pour moi, ça implique et requiert
qu'ils n'en parlent pas. Bon, c'est sûr qu'un ami peut parfois nous dire qu'il a juste besoin de parler et d'être écouté, sans se faire questionner ou « rentrer dedans », bien sûr, c'est OK ça. Ça nous arrive à tous. Mais excepté pour ce genre de « demande au préalable » (qui n'a même pas besoins d'être émise, parfois, parce qu'on le saisit naturellement), dès qu'une personne parle d'un truc ou qu'elle engage le débat à propos d'un reproche (il lui suffit de dire qu'elle n'a pas envie de débattre, pour l'instant, mais ça implique qu'elle cesse également d'en parler), ben je ne vois pas pourquoi je devrais « ménager » la personne.
J’ai aussi un peu de difficulté à saisir ce que tu veux dire par « intimité intellectuel ». Tout le monde a droit à leurs idées, croyances, principes, valeurs, etc. Et, par conséquent, de vouloir les partager ou non et d'en débattre ou non. C'est ça que tu veux dire? Sinon, je conçois bien la notion « d'écraser » quelqu'un de moins intelligent ou connaissant par notre intelligence ou nos connaissances, mais j'ai beaucoup de mal à trancher à ce sujet. Il est évident que quelqu'un de mal intentionné peut uniquement vouloir ridiculiser quelqu'un qui n'a pas les capacités de se défendre adéquatement (intellectuellement), mais si l'on exclut ce genre de cas (non constructif), je ne vois pas pourquoi quelqu'un de brillant (ou de plus connaissant) devrait ménager « l'intimité intellectuelle » de quelqu'un qui expose — de lui-même — ses propres raisonnements ou idées, qui plus est, sur un forum du type sur lequel on se trouve.
Mireille a écrit : Je trouve aussi plutôt sain de garder une distance avec ses proches et ses amis. Je n'aime pas les relations trop intimes
Avec certains ou avec la plupart assurément, je suis d'accord. Mais je crois surtout qu'on n'a pas du tout la même conception et utilisation des mots « amis » et « relation intime ». Pour moi, ce dont tu parles s'applique à ce que je nomme des « connaissances » ou des « amis » (au sens large). Et je ne fais pas entrer ces gens (bon, la famille, c'est une autre histoire, passons...) dans ce que je nomme mon « cercle intime », parce que ça vient généralement avec tout un lot de problèmes de dépendance (affective ou autres), de possessivité, d'envahissement, etc. Et c'est bien pourquoi je ne les qualifie pas « d'amis ». Peut-être aussi qu'on fait la même chose sauf qu'on n’utilise pas les mêmes qualificatifs. Mais sinon, j'ai quelques « vrais ami(e)s » (de sexe masculin et féminin) dont j'ai des relations plus transparentes et « profondes » que certaines que j'ai déjà eues avec des blondes (petites copines) et que je qualifierais donc de plus « intime » sans pour autant qu'il y ait de possessivité ou « d'envahissement » pour autant.
Mireille a écrit : Ceci dit, je n'ai pas de maladie, mais je fonctionne d'une manière avec laquelle je dois composer, ma tête est toujours vide...
OK, je vois. Tu n'es pas la première personne qui est (ou était) adepte du SM à dire ça. À force de vous faire dire qu'il était important de ne plus raisonner, pour accéder à ce qui est « au-delà du mental », cela semble avoir produit un certain effet, chez certains d'entre vous. Je me demande à quel point c'est, ou ce n'est pas psychosomatique comme problème. Bon, tu vois, on a un exemple parfait avec ce sujet. Je dis que j'ai déjà entendu ceci parce que tu dis que ta tête est parfois vide et je fais une remarque parce que j'ai déjà entendu d'autres personnes qui frayaient avec le « supramental » dire la même chose. Et tu as toi-même souvent déjà partagé que tu assistais à des conférences, etc. Mais si tu ne désires pas développer à ce sujet ou partager à propos de ce « truc » que tu vis, dis-le-moi clairement et ce sera OK. Mais si tu enchaines ou tu en parles (ou même, t'offusques), ben ce sera normal que je (ou d'autres) sois porté à t'en parler (et même, débattre de la cause et des effets, etc.).
Mireille a écrit :je suis très émotive]
Nooon! c'est vrai?
Mireille a écrit :Les gens assimilent des choses qui ont été dites et te répondent ensuite à partir de cette mémoire, je ne comprends pas que je doive t'expliquer ce que sont les impressions et du dommages qu'elles peuvent causer..]
T'as raison! C'est sûr que cela peut avoir son effet (sinon, le mot « diffamation » n'existerait pas). Mais, premièrement, nous avons tous à
dealer avec ça dans la vie. Encore une fois, je trouve qu'il est préférable (et plus utile) d'apprendre à
dealer et à gérer ce que les gens peuvent dire et penser de nous que de passer son temps à demander aux autres de ne pas dire ceci ou cela (tant que cela ne contrevient pas à des chartes ou des lois, que pouvons-nous faire de toute façon?).
Regarde l'autre (dont j'ai oublié le nom) qui est venu dire à tous que tu étais une manipulatrice (heu, en fait, c'est toi qui as dévoilé votre échange privé, alors qu'il faisait des sous entendus dans des sujets...). Lui « demander » de cesser n'aurait rien changé. Et t'efforcer à écrire sur le forum que tu n'es pas comme ceci ou comme cela (pour te défendre) ne sert pas à grande chose, dans la mesure où tout le monde peut mentir et où les gens observerons et évalueront par eux même s'ils trouvent que tu es une manipulatrice (consciente de ce qu'elle fait) et si tu es bien ou mal intentionné. Je t'ai déjà dit moi-même que je croyais observer une certaine forme de manipulation en certains de tes comportements, mais j'ai
pris soin de préciser que je pensais que c'était fait instinctivement, c'est-à-dire inconsciemment (et sans but malicieux). Et pour cause! ...parce que, de toute façon, comme je te l'ai dit en début de message, je ne crois de toute façon pas qu'il soit possible de faire autrement que de manipuler dans la vie. Observe ce que moi je fais p. ex. : j'expose en toute transparence ma vision de la manipulation et j'admets manipuler tout ce qui peut l'être! Je prends donc les devants et je contribue à façonner l'image que les autres peuvent se faire de moi avant même que quelqu'un me reproche de manipuler ou d'être un « méchant manipulateur ». Bon, ça fait un peu bizarre de dire ça (ça aurait été préférable en message privé) parce que ça pourrait annihiler d'autres effet souhaité (mais ça fait partie d'une autre stratégie créative, ça aussi).
Je manipule, mais je pense absolument tout ce que je dis. Pour moi, l'art de la manipulation constructive consiste à trouver comment manipuler créativement les gens et les situations en trouvant le moyen de
conjuguer ceci avec le fait de demeurer sincère et soi-même et tout en conservant de la considération, du respect et un minimum d'empathie envers les gens qui nous entoure. Ça n'a rien à voir avec « crosser » ou abuser les gens!