mcmachin a écrit : Est-ce que c'est moins grave de traiter gratuitement les gens de "pauvre débile" que de "salope" ?
Ca m'étonnerait, perso.
De toute manière, on adapte les insultes à la personne. Si on veut faire du mal, on tape là où ça fait mal.
Exactement. Je pense qu’une grande proportion du sexisme ou de ce que subissent les femmes (
je ne parle que des « pays civilisés » où la femme est l’égal de l’homme, en terme de droits, de libertés et d’obligations) à très peu à voir avec la misogynie ou le machisme, en tant que « principe » ou sentiments, mais provient surtout du fait que les frustrations, vengeances et attaques personnelles qui se manifestent par des commentaires désobligent, des boutades ou de l’humour douteux visent toujours et nécessairement la particularité la plus évidente et différente chez l’autre.
Je ne doute pas une seule seconde que les femmes subissent quotidiennement ce qu’elles affirment subir, mais il en est de même pour plusieurs autres particularités autres que les genres : grand, petit, gros, laid, chauve, handicapé, origine ethnique, croyance religieuse, athée, orientation sexuelle, jeune, vieux, célébrité, tenue vestimentaire sortant du cadre ou du « bon gout », art de vivre plutôt excentrique, statut social et j’en passe. Mais bon, toute chose étant égale par ailleurs, on peut quand même admettre qu’une femme peut également et potentiellement subir les remarques et commentaires concernant toutes ces particularités en plus de celles concernant son genre, contrairement aux hommes. Quoique, dans les faits et depuis plusieurs années maintenant, l’image de l’homme, en tant que genre, n’est guère mieux traitée par la société et les femmes en général. Il n’y a qu’à assister à des soirées entre filles (
ça m’est arrivé quelques fois) pour se rendre compte que c’est du pareil au même (
elles sont vraiment devenues « nos égaux » 
) ou a visionner tout ces films, téléromans et publicités où l’on présente des « hommes mous », ratés, s’efforçant de ne pas trop contredire leur conjointe ou en tant « qu’éternel adolescent attardé ».
Et sinon, nombre « d’attaques » (non-physiques), de situation d’intimidation de toute sorte se passent également entre les hommes, c’est juste que la forme est différente (
et qu'on en parle très peu). Pour le cas (dans un message précédant) où le client n’a pas voulu payer l’entrepreneur (au prix convenu) qui avait engagé une femme, ben faut pas croire que ce radin n’aurait pas cherché une autre excuse si cela avait été un homme, hein. Les connards ne font de cadeau à personne! Du temps où je faisais du service à domicile en informatique, certains ont tenté de me renégocier
après le travail effectué, et ce, même si l’on s’était mis d’accord, très clairement,
avant de débuter. Je serais une femme que je serais probablement en train de croire et vous racontez que c’était parce que je suis une femme.
J’suis bcp plus sensible aux (
et je trouve plus utile les) mouvements qui dénoncent l’intimidation, sous toutes ses formes, par exemple et, surtout, sans exclure personne en fonction du genre ou des autres particularités ou différences, quelles qu’elles soient. Le féminisme a été nécessaire et utile à une époque, pour initier un mouvement populaire et un changement de culture, j’en conviens, mais, de nos jours — dans le pays où je vis — je pense qu'entretenir des groupes qui militent pour les intérêts d’un seul genre en particulier est néfaste et ne peut que finir par entretenir, paradoxalement, l’inverse de leur objectif initial. Socialement, collectivement, faut cibler
tous les comportements inacceptables ou désagréables,
peu importe qui les font et envers qui ils les font.
Et dans une autre mesure, à un autre niveau, plus personnel cette fois (
j’veux dire, envers nous-mêmes), ben faut pas s’attendre à anéantir la connerie humaine. Nonobstant ce qu’il faut valoriser et propager, collectivement (
sensibiliser à propos de l'intimidation et du harcèlement, etc.), ce n’est pas une mauvaise chose que de subir des attaques et de l’adversité dans la vie et d’apprendre à se défendre, s’affirmer et mettre son pied à terre lorsque c’est nécessaire. Florence n'est pas devenue « Florence » en vivant dans un monde de bisounours, en effet!
Bref, my 2¢