Pan-Pan a écrit :Dans tout ton message, c'est tout ce que tu trouves à redire(bien respectueusement) du camp des pro-nucléaires.
Non, ce n'est pas tout ce que je trouve à redire mais je n'ai pas voulu alourdir mon message pensant que l'exemple de l'extrême opposé suffisait pour montrer qu'il était déplorable de laisser le débat entre les mains de camps qui s'affrontent pour une idéologie plutôt qu'en organisant un réel travail technique, scientifique, philosophique et politique.
Après, j'ai beaucoup de chose que je pourrais dire sur les pro-nucléaire, mais leur défense de celui-ci est moins homogène, donc c'est plus long d'en faire la critique.
Leurs motivations sont plurielles, puisqu'il y a ceux qui le font par soucis de préserver un confort de vie, donc par égoïsme, ceux qui le font par intérêt financier, mais aussi ceux qui le font par nationalisme, considérant que le nucléaire civil est un gage de puissance et d'avance technique et que céder aux écologistes, c'est priver le pays de puissance.
Mais ce n'est pas de la science-fiction de considérer Tchernobyl, Three Miles Island et Fukushima, même s'ils auront fini par se régler sans trop de dégâts.
Ce n'est pas de la science-fiction, mais il n'empêche que ces catastrophes sont très limitées rapportées à l'importance du nucléaire dans la production d'électricité. De la même manière, les déchets ont un impact local, même s'ils s'agit d'une catégorie de déchet très toxique. On a 3 incidents en 40 ans, sur des dizaines de centrales dans le monde, dont 1 causé par un facteur extérieur circonstancié au lieu de l'accident. Pour le nombre de victime, l'effet est lui aussi relativement modéré, puisque l'on a dans les estimations de l'AIEA, 4000 cancer pour l'accident de Tchernobyl, qui était le premier du genre, donc celui dont on ne peut pas tirer de leçon, ce qui est quand même bien loin d'une crise mondiale en terme de mort. Le tsunami Japonais à lui seul a fait plus de mort.
La différence majeur c'est sur la durée des séquelles, qui est, elle, inégalable par d'autre catastrophe, puisque le terrain devient inhabitable pour des décennies.
La peur du nucléaire qu'attise les écologistes me semblent parfaitement disproportionnée par rapport à la dangerosité réelles constatées et profite bien plus de la mauvaise presse à cause du nucléaire militaire que d'une réelle dangerosité.
Cela dit, le problème est le même dans l'autre camps, qui minimise bien trop le problème des déchets et des risques.
D'un coté comme de l'autre on a une exagération du débat qui nuit à une réelle prise de décision rationnelle.
Tu affirmes mettre sur le même pied d'égalité les extrémistes des deux camps, mais qui sont ces extrémistes pro-nucléaires? Il me semble jamais en avoir entendu parlé. A-t-on déjà vu manifester des partisans pro-nucléaires? Ou n'étaient-ils pas plutôt des partisans pro-gouvernementaux qui sans trop s'afficher, ont des intérêts à protéger? On connaît les extrémistes écologistes. Qui sont les autres?
Les autres c'est les lobbys du nucléaire, justement, un certain nombre de politique convaincu par cette énergie. Si on les entends moins c'est parce que ce n'est pas un sujet politique en tant que tel. Comme dit plus haut, les pro-nucléaires, qui parasitent aussi le débat, ne sont pas homogènes, bêtement parce que le nucléaire n'est pas un combat politique permettant de regrouper un ensemble homogène de sympathisant.
La mauvaise presse du nucléaire est aussi pour la discrétion de cette autre facette.
Il y a aussi le fait que de ce coté là, il ne s'agit pas d'extrémisme politique mais d'avantage d'une forme d'égoïsme exacerbé par des enjeux économiques ou sociaux. Les pro-nucléaires, comme dit plus haut, ne le sont pas par conviction politique, mais par volonté économique ou social, d'où une moindre action sur le plan politique.
On peut citer les compagnies d'électricité qui sont dans ce camps, et c'est compréhensible, qui font de la communication vantant les mérites de la sureté des centrales et de la filière nucléaire en oubliant dans leur communication de parler du problème des déchets et en ne donnant que rarement les éléments de sécurités réel de leurs centrales
Je pense que peu de monde, par exemple, à vu Areva expliquer comment elle construisait une centrale et comment elle s'assurait que cette centrale est sur. Par contre, Areva explique que ces centrales sont sur et fait de la publicité ventant son savoir faire. D'une certaine manière, c'est légitime, elle les vends, mais ça parasite autant le débat que la vente du produit inverse par les écologistes qui eux, ce battent sur le terrain politique.
Si tu as été déçu, c'est que tu as eu déjà un rêve d'une société plus respectueuse de l'environnement.
Je ne rêve de rien. Je n'ai pas la prétention d'espérer une société particulière, d'autant que c'est anti-pragmatique d'espérer figer la société dans un modèle alors que la terre continue de tourner.
Je préfère mesurer les enjeux du moment et du futur, et espérer que les solutions qui seront défendu le seront avec pragmatisme sur le long terme et non pas uniquement sur le court terme. Si une évolution des conscience devait avoir lieu, selon moi ce serait celle qui amènerait les gens à penser un peu plus loin dans le temps, sans pour autant oublier le présent, évidement.
Ce que je constate, c'est que face aux enjeux de notre siècle, le changement dans l'utilisation de notre environnement va être un défi majeur du temps et j'attendais des écologistes, puisqu'ils entendaient s'atteler à ce changement, qu'ils soient des gens sérieux. J'ai été déçu, au final ils continuent de jouer sur le même terrain que les autres: celui du buzz et de l'émotionnel alors que l'enjeu, lui est nouveau et appel de nouvelle façon de faire.
Ils n'ont pas le sens de l'Histoire, la compréhension que leur combat ne doit pas être dans le cadre de la politique traditionnelle qui règle des questions de société dans une configuration d'un temps où la question de l'utilisation de l'environnement ne se posait pas.
Après, je n'ai pas de solution, mais je reste déçu de leur manque d'ambition, d'imagination et de sérieux.
D'une certaine manière, je finis par me dire que Facebook et autre réseaux vont bien plus changer nos vie pour les années à venir que les écologistes qui continuent à agir sur un terrain qui n'y est pas propice.
Mais il ne s'agit pas d'un rêve de respect de l'environnement, d'ailleurs je n'en suis pas partisan. Selon moi, il ne s'agit pas de respecter l'environnement et de construire une utopie d'humain sage et gentil avec les animaux. Je pense d'avantage en terme de ressource et de leur utilisation et de construire des comportements amenant l'humain à penser son utilisation des ressources de la planète de manière moins frivole, bref, sortir du schéma d'une utilisation presque virale (j'épuise mes ressources et je vais ailleurs) qui prédomine depuis le développement des sociétés industrielles telle qu'on les connait.
Rien à fiche de la protection des baleines ou des pandas par exemple, mais inclure leur protection dans une volonté de l'humain de réellement maîtriser son environnement, c'est à dire d'arrêter d'agir sans se préoccuper des conséquences néfastes, qui finiront par lui retomber dessus, m'intéresse déjà plus.
Après, s'il s'avère que leur protection est une perte de temps, je ne pleurerais pas sur leur extinction.
Je choque peut-être, mais je pense que ce n'est pas en sauvant les espèces qu'on arrêtera le problème. Ce n'est pas en réduisant l'impact de l'humain sur son environnement qu'on permettra un équilibre, mais au contraire en augmentant beaucoup plus la responsabilité de l'humain sur son environnement. Certain diront que c'est jouer à Dieu, mais l'humain étant par nature capable de grandement modifier son environnement, il me semble qu'il faut qu'il assume ce fait et s'assure de la responsabilité qui va avec plutôt que d'essayer d'arrêter toute modification, qui sont l'essence même de son parcours évolutif en fermant les yeux sur sont irresponsabilité d'avant.
Mais bon, on s'éloigne du débat je pense.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)