Bonjour Kraepelin,
Vous dites :
Kraepelin a écrit : ↑22 nov. 2020, 00:59
Malheureusement Bergeron rapporte les réponses, mais ne les interprète pas comme toi. Elle affirme que ces personnes ont bien été victimes de «violence sexuelle» mais son simplment inconscient de l'avoir été ...
Je ne trouve nulle part de tel propos dans le rapport PIECES. Pouvez-vous indiquer le passage qui vous fait affirmer cela ?
Vous dites également :
Kraepelin a écrit : ↑22 nov. 2020, 00:59
Et bien c'est que tu aura tous manqué mon analyse: questionnaire de Fitzgerald défectueux; échantillon non-probabiliste; scandaleuse ignorance de Bergeron en ce qui regarde les principes de l'échantillonage et de son interprétation.
Seuls les deux premiers points relèvent de l'analyse, le troisième est un jugement de valeur sur une personne.
Je constate avec plaisir que, dans votre analyse, vous ne faites plus les reproches injustifiés que j'avais
relevé - la suppression de questionnaires non valides, et la pondération des données ne sont pas des fautes, mais sont nécessaires pour obtenir des résultats corrects.
Le caractère non probabiliste de l'échantillon est un vrai problème, récurent en sciences sociales, et qui limite très fortement la portée de l'étude. Malheureusement, l'alternative présente aussi des défauts.
- Pour faire un échantillon probabiliste sur une population humaine, il faut tirer au sort des personnes dans cette population, puis n'interroger que les personnes tirées au sort. Ça ne peut donc pas se faire sans qu'il n'y ait quelque part l'identification de la personne interrogée. Il existe bien sur des systèmes permettant de s'assurer que l'anonymat des personnes soit respecté, mais encore faut-il que les personnes aient confiance dans ses systèmes et les personnes qui les mettent en place. Sur des sujet sensibles comme celui des violences sexuelles, ça peut biaiser les résultats
- Quand la population étudiée est divisée en plusieurs sous populations, et que certaines sont très petites, l'échantillon probabiliste peut facilement rater ces sous-populations. C'est un problème récurrent sur les sondage politiques, et on l'adresse en général en utilisant des échantillons distincts, que l'on pondère ensuite - c'est ce qu'on appelle utiliser un échantillon représentatif. Sauf que, dans le cas du rapport PIECES, on n'a surement pas un listing des personnes appartenant aux minorités sexuelles et minorités de genre. On ne peut donc pas utiliser cette méthode.
L'échantillon probabiliste reste, de loin, la meilleure méthode qui soit, mais elle est nettement plus chère et n'est pas dénuée de défaut.
Concernant le questionnaire utilisé, votre
source dit ceci :
"The SEQ lacks the advantages of standardized measures, such as the ability to assess changes over time. It defines sexual harassment very broadly, having the effect of distorting findings about sexual harassment. Most importantly, it is not clear what or whose definition of sexual harassment the SEQ assesses. "
"Le SEQ n'a pas les avantages des mesures standardisées, comme la capacité d'évaluer les changements au fil du temps. Il définit le harcèlement sexuel de manière très large, ce qui a pour effet de déformer les conclusions sur le harcèlement sexuel. Plus important encore, il n'est pas clair quelle ou quelle définition du harcèlement sexuel la SEQ évalue."
L'incapacité a évaluer les changements au fil du temps est un vrai problème de cette étude. Pour la définition du harcélement sexuel, par contre, les auteurs du rapport PIECES ont clairement indiqué quelle elle était, et justifié leur choix :
D’abord, l’équipe de PIECES adhère à une définition inclusive de la violence sexuelle libellée comme suit: continuum des «comportements, propos et attitudes à caractère sexuel non consentis ou non désirés, avec ou sans contact physique, incluant ceux exercés ou exprimés par un moyen technologique, tels les médias sociaux ou autres médias numériques» (UQAM, 2019, p. 9). Cette définition inclut les différents types de manifestations de violence sexuelle, tels que: le (cyber)harcèlement sexuel ; les actes
de voyeurisme ou d’exhibitionnisme; la diffusion d’images ou de vidéos sexuelles d’une personne sans son consentement; les attouchements, les frôlements, les pincements, les baisers non désirés; l’agression sexuelle ou la menace d’agression sexuelle; les promesses de récompense en échange de faveurs sexuelles et diverses formes de comportements sexuels non désirés ou non consensuels. Cette définition inclusive de la violence sexuelle concorde avec celle formulée dans la Loi 22.1 et celle largement diffusée par les Centers for Disease Control and Prevention, aux États-Unis, quant aux recommandations portant sur la surveillance de la violence sexuelle (Basile et al., 2014).
C'est très large, mais aussi très défini, et surtout cohérent avec la loi.
Le seul problème réel à l'utilisation de cette définition est que les résultats sont présentés de façon regroupés, et non type de violence par type de violence. Ça limite sérieusement les analyses qu'on peut en tirer.
Bref, le rapport PIECES comporte de sérieuses limitations méthodologiques, qui limitent l'usage que l'on peut faire de ses résultats. Mais il n'y a pas non plus de quoi déchirer sa chemise et crier au complot féminazi.
Cogite
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
Raisonner a l'instinct sur des problemes de probabilites, c'est le desastre assuré. (Spin Up)
Une graphe sans échelle, c'est bon pour la poubelle