D'abord, il faut remarquer que les personnes dans cette interview mentent: il n'y a pas de résultat remarquable publié ou déclassifié, ni de la part des grands noms de la parapsychologie, ni venant des archives de la CIA ou du KGB. Il y a eu des recherches, et des résultats négatifs.
Ensuite, dire qu'il faut du budget pour faire un article scientifique est un mensonge. Faire un article coûte juste un peu de temps. Le faire publier peut coûter (un peu) d'argent mais demande surtout à produire un article acceptable. Écrire un article scientifique demande moins de temps (mais plus de rigueur) qu'écrire un livre grand public. Et comme le fait remarquer pas mal de monde, le prix Randi pourrait aisément financer ces recherches.
Chercheur a écrit :Est-ce que certains ont une idée (le truc) de comment ce Monsieur aurait pu parer ces tests relatés dans cette interview ?
Si on suppose les interviewés honnêtes, ce qui est un gros si car en recherche scientifique on doit toujours supposer les expérimentateurs biaisés, il y a plein de façons d'expliquer les deux résultats avancés. En lisant à travers les lignes, on devine aisément ce qui s'est passé pour la perception des images sur les écrans. Laissez moi citer deux passages de l'interview:
Dans une première série de tests, débutés en 2007, Nicolas devait identifier des images projetées par un ordinateur, dans un endroit hors de son champ de vision. Fin 2008, 40 tests de la sorte avaient été réalisés. Nicolas avait réussi à “voir” 7 fois les images. Sur ces 7, toutes les réponses étaient bonnes. La réussite était donc de 100%.
Comme ça, ça a l'air impressionnant. En effet, si sur 40 essais, il a deviné 7 fois correctement les images et dit 23 fois "là j'y arrive pas", c'est en effet assez convaincant. Mais:
Dans l’expérience de clairvoyance, les descriptions qu’il donnait des images étaient parfois tellement absconses que l’on ne pouvaient pas les rattacher à un des contenus présents. Peut-être avait-il simplement mal “entendu” certaines réponses. On ne le saura jamais.
Comment ça "on ne pouvaient pas les rattacher à un des contenus présents"? Est-ce à dire que sur les 23 "j'y arrive pas" il a quand même tenté des descriptions "trop absconses"? Ah ben là c'est plutôt des échecs. Et du coup les succès c'était quoi? Une identification claire d'une image parmi un jeu de 10 ou 20, ou bien une description alambiquée que l'expérimentateur a essayé tant bien que mal d'interpréter?
Perso, l'impression que j'ai est que l'expérience était en simple aveugle et que l'expérimentateur discutait avec le sujet, permettant de la lecture à froid. J'aimerais être assuré que ce ne soit pas le cas.
Chercheur a écrit :Peut-être existe-t-il un truc connu chez les illusionnistes pour deviner une image dans une enveloppe cible fermée par un huissier en passant ses mains au dessus d'une enveloppe ?
Comprenez que la présence d'un huissier dans cette histoire ne sert à rien, à part à prouver que contrairement à ce que les expérimentateurs racontent, ils ont de l'argent à gaspiller. Un huissier coûte plus cher qu'une publi dans la plupart des journaux. Tout ce qu'un huissier peut garantir, c'est qu'il n'est pas complice. Il écrira "J'ai choisi au hasard un papier parmi la pile de 10 présentés, je l'ai glissé dans l'enveloppe, je l'ai scellée avec tel type de bande adhésive." Il ne pourra pas garantir que l'enveloppe n'était pas truquée, percée, que le sujet n'a pas vu le papier glissé à l'intérieur, qu'il n'a pas vu les papiers restant, etc...
Les illusionnistes ont un paquet de trucs pour deviner ce qu'il y a dans une enveloppe:
- ils peuvent forcer à son insu la personne qui choisit de prendre un papier au hasard (en faisant choisir au hasard dans un jeu composé de 52 valets de pique par exemple)
- ils peuvent marquer le jeu, et donc voir quelle carte a été prise en regardant le dos de la carte
- ils peuvent avoir disposé un miroir stratégiquement
- ils peuvent avoir une enveloppe truquée légèrement transparente
- ils peuvent avoir un complice
- ils peuvent intervertir les enveloppes
en général ils utilisent un mélange de plusieurs techniques.
Les parapsy sans complexe utilisent en plus le fait d'être super vagues dans leurs réponses ce qui permet de ratisser large, et de pratiquer les statistiques créatives: donner une deuxième chance sans le dire, ignorer les échecs, etc...
Ils font des expériences avec ce sujet depuis 2007. Vous trouvez pas qu'il faut être quand même plutôt mauvais pour ne pas réussir à mettre en place une expérience publiable en 9 ans d'études?