Pepejul a écrit :Ce que je pense de votre absence de réponse ? Je pense que c'est une fuite...
Non, une moquerie - pas bien méchante au demeurant.
Je vous ai déjà dit plusieurs fois que l'anoxie déclenche dès qu'elle survient le fonctionnement en anaérobie.
Je vous ai mis plusieurs textes sous le nez, d'autres aussi, par exemple David avec sa source sur l'anoxie cérébrale datant de 1991.
Les connaissances sur ce qui se passe alors n'ont depuis lors pas tellement évolué.
Voir cette fiche Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cascade_isch%C3%A9mique
Voilà le texte dans son intégralité :
Cascade ischémique
La cascade ischémique 1,2 désigne une série de réactions biochimiques déclenchées dans le cerveau après plusieurs secondes à quelques minutes d'ischémie cérébrale ou d'irrigation sanguine insuffisante3. La plupart des neurones ischémiés meurent par l'action de métabolites produits pendant, mais aussi après l'épisode ischémique. Cette cascade ischémique se poursuit durant une à deux heures, mais elle peut se prolonger pendant des jours, même après le rétablissement de la circulation sanguine.
Une telle cascade biochimique représente une suite d'événements qui forment une réaction en chaîne. La dénomination cascade ischémique est en fait inadéquate car ces événements ne se suivent pas linéairement : l'un obéit à une rétroaction circulaire, un second en déclenche de multiples autres, plusieurs seront nécessaires à la réalisation d'un troisième... De plus, des cellules vascularisées différemment suivront des séquences métaboliques différentes. Cependant la cascade ischémique peut généralement être décrite comme suit :
Le neurone qui manque d'oxygène ne parvient plus à synthétiser l'ATP, son carburant cellulaire.
La cellule passe en métabolisme anaérobie avec production d'acide lactique.
Les canaux ioniques dépendant de l'ATP s'arrêtent, entraînant la dépolarisation de la cellule, ce qui permet aux ions, notamment le calcium (Ca++), de faire irruption dans la cellule.
Les autres pompes ioniques débordées, se révèlent alors incapable d'éliminer le Ca++ intracellulaire qui atteint des concentrations nocives.
La concentration de Ca++ provoque à son tour la libération du glutamate, acide aminé neurotransmetteur excitateur.
Le glutamate active les récepteurs ionotropiques AMPA et NMDA ouvrant d'autres canaux ioniques et accroissant encore la concentration en Ca++ dans la cellule.
L'excès de Ca++ entraîne une hyper-excitation neuronale et la libération de métabolites toxiques : radicaux libres, enzymes Ca++ dépendants, tels la calpaïne, des endonucléases, des ATPases et des phospholipases. Le Ca++ et les glutamates provoquent l'augmentation de leur concentration réciproque, en un cercle vicieux que l'on appelle rétroaction positive.
La membrane cellulaire à son tour dégradée par les phospholipases, laisse passer de plus en plus d'ions et des métabolites toxiques pénètrent dans la cellule.
Les mitochondries lysées relâchent des toxines et des inducteurs d'apoptose.
La séquence d'apoptose dépendante des caspases s'engage, conduisant la cellule au suicide.
Si une cellule meurt en suivant la voie de la nécrose, les métabolites toxiques et les glutamates qu'elle libère dans son environnement altérent les neurones voisins.
Lorsque enfin la circulation cérébrale se rétablit, de nombreuses lésions de reperfusion sont constatées.
D'abord une réaction inflammatoire s'établit et les cellules macrophages nettoient les débris cellulaires mais agressent aussi des cellules saines.
Des substances toxiques altèrent la barrière hémato-encéphalique
L'irruption de macromolécules de haut poids moléculaire comme l'albumine, provenant des vaisseaux sanguins, à travers la barrière hémato-encéphalique lésée fait gonfler le cerveau (œdème cérébral). Ces grosses molécules attirent l'eau dans le cerveau par osmose. Cet œdème vasogénique comprime et endommage le tissu cérébral.
La multiplicité des étapes de la cascade ischémique a conduit les médecins à espérer que des neuro-protecteurs comme les antagonistes des récepteurs ionotropiques de type NMDA, bloquant les canaux ioniques perméables au Ca++, pourraient briser cet enchaînement à l'une de ses étapes, interrompant ainsi ses conséquences néfastes. Bien que les premiers essais in-vivo de ces médicaments neuro-protecteurs laissent entrevoir un espoir, aucun d'entre eux n'a validé les tests cliniques.
Tout cela est schématique, on ne sait toujours pas très exactement tout ce qui se passe, c'est justement ce qu'il serait intéressant d'éclaircir pour mieux cerner ce qu'est l'EMI.
Grosso modo, en anaérobie, les neurones font leur supernova, tous - ce sont les libérations massives de neuromédiateurs.
Pour les neurones de l'hippocampe, cela dure de 2 à 10 minutes selon leurs types, puis les synapses ne transmettent plus rien, les ressources sont épuisées.
Tout cela paraît anarchique et peut correspondre à ce que décrivent des expérienceurs : passages d'un état à l'autre sans transition, etc...
A mon humble avis, cette activité neuronale est au contraire ordonnée et tend toujours vers le même but : la survie, et non la mort ou un dernier plaisir avant la mort.
En particulier, il y a tout lieu de penser que les processus de neurogénèse sont accélérés, pour compenser les pertes prévisibles avec de nouveaux neurones qui seront de plus bien plus résistants à l'anoxie tant qu'immatures.
Tout sur la neurogénèse ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Neurogen%C3%A8se
C'est cette neurogénèse, avec aussi établissement de nouvelles connexions neuronales, qui à mon avis détermine les nouvelles facultés d'empathie ou plus qui apparaissent chez certains expérienceurs après l'EMI, tout comme chez les surdoués, qui se caractérisent d'abord par le fait qu'après la naissance, au contraire du sujet "normal", ils ne se débarrassent pas de connexions dites "inutiles".
Pour ces expérienceurs, la question se pose de savoir s'ils entrent dans la catégorie des surdoués : avant l'EMI, après l'EMI, ou jamais. Dans le premier cas, les régénérescences liées aux conditions extrêmes qui accompagnent l'EMI pourraient avoir pour effet de raviver le fonctionnement particulier de leur cerveau.
Dans tous les cas, il s'agit d'une renaissance, qui pourrait donc s'accompagner de phénomènes similaires à celui de la naissance, comme les connexions en surnombre dont le sujet se débarrasse ou non.
Pour revenir à la question particulière qui titille plusieurs d'entre vous sur la possibilité que les surdoués fassent plus d'EMi ou qu'elles soient chez eux plus spectaculaires : oui, cela me paraît plausible.
Ce que je crois surtout - j'en suis même absolument certaine - c'est que les surdoués sont mieux armés que les individus "normaux" pour la survie, et qu'ils ont donc beaucoup plus de chances que pour eux le redémarrage se fasse et se passe au mieux ou au moins mal - si la circulation est rétablie ou peut l'être, bien entendu.
Ce que je dis est-il clair ?