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Vous n'êtes pas d'accord ? Alors résignez-vous.


Salut Jean
Comme tous ceux qui l'ont vu dans leur enfance. Pour moi la meilleure documentation sur la série est le livre d'Alain Carrasé et d'Hélène Oswald de 1990: "Le prisonnier: chef d'oeuvre télévisionnaire", éditions 8e art.
Bon, je radote et revenons à l'Albertus. Comme je pratique le Latex (mise en page), je suis amené à m'intéresser à la typographie: vous savez les polices/fontes de caractère qu'on installe dans l'ordinateur (TrueType...) et chaque fonte (police de caractère) a une histoire. Ainsi la célèbre "Times" a été créé pour le... "Times" afin qu'on puisse lire un article dans un espace serré (les colonnes) où la place compte sur une page. Pour les indications urbaines (panneau de signalisation, métro) à New York, on a utilisé la fonte "Helvetica" partout à telle point qu'elle est devenue invisible (bande annonce du documentaire "Helvetica": https://www.youtube.com/watch?v=wkoX0pEwSCw et la page Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Helvetica)Le Journal du Dimanche a écrit :Preuve que le public de 2020 y trouvera toujours son compte, le scénariste Sam Esmail s'en revendique encore aujourd'hui pour ses séries Mr. Robot et Homecoming (Prime Video). "Tous les grands thèmes de la série sont encore pertinents aujourd'hui : la quête de la liberté individuelle, l'oppression de la société moderne et la manipulation des esprits, analyse Alain Carrazé, coauteur du livre Le Prisonnier, chef-d'oeuvre télévisionnaire et créateur du podcast Previously. McGoohan a eu la grande intelligence d'enrober toutes ses idées dans un emballage attrayant, mêlant action, suspense, mystère et humour."
L'histoire? Après sa démission, un agent secret – qui restera toujours anonyme – se retrouve dans une prison à ciel ouvert baptisée le Village. Chaque épisode le voit tenter sans relâche de s'évader, tandis que ses geôliers – dont on ne connaîtra jamais le camp – usent de toutes les manipulations possibles pour lui faire révéler des informations confidentielles. Le plus souvent une torture mentale, qui consiste notamment à déshumaniser les captifs des lieux pour les rendre dociles : ils n'ont plus de nom et ne sont appelés que par des numéros (le héros écopant du numéro 6). En 1967, McGoohan hurle ainsi sur les ondes hertziennes "Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre!", devenu depuis cri de ralliement des citoyens réduits à de simples matricules, que ce soit dans les arcanes de l'administration ou dans les algorithmes des réseaux sociaux.
Pour l'acteur et scénariste décédé en 2009, le Village n'était qu'une reproduction en miniature du monde dans lequel nous vivons : sous ses faux airs de club de vacances, ses habitants sont épiés par des caméras de surveillance, les loisirs sont imposés, les glaces ont un parfum du jour et la presse locale est distribuée dans la seconde où un candidat à un simulacre d'élection vient de s'exprimer. Conformisme et absence de vie privée vont de pair dans un monde où chaque logement est relié à un système audio digne des assistants vocaux vendus aujourd'hui par les Gafa.
Le Numéro 6 est-il un anarchiste? un révolutionnaire? un Gilet jaune? À chacun son interprétation
"Grâce à son univers spécifique, Le Prisonnier n'est pas handicapé par une mode ou des technologies dépassées et reste totalement intemporel", confirme Alain Carrazé. L'esthétique pop de la série (couleurs, musiques, costumes…) fait écho à la Grande-Bretagne de Chapeau melon et bottes de cuir, fantasmée et éternelle, donc jamais datée. Le lieu hors du temps, qui permet à la série de conserver toute sa saveur au XXIe siècle, est en fait le village-hôtel de Portmeirion, au pays de Galles, créé de toutes pièces à partir de 1925 par sir Clough Williams-Ellis qui souhaitait y réunir tous les types d'architecture sur un même site. Quant au véhicule motorisé qui devait initialement poursuivre les fuyards (mais qui ne fonctionnera jamais lors du tournage), McGoohan opte pour un simple ballon blanc qui étouffe ses proies : le "Rôdeur" deviendra l'image d'une police sans visage, un symbole abstrait que certains internautes ont ressuscité durant le confinement.
Un ultime épisode polémique
Perçue comme un échec lors de sa première diffusion, son unique saison de seulement 17 épisodes anticipe ironiquement les schémas narratifs actuels : "Elle est, sans le vouloir, à l'origine de la minisérie d'une dizaine d'épisodes, avec un long mystère qui trouve sa résolution à la fin, souligne Alain Carrazé. En cela, elle est très semblable, dans la forme, au style contemporain de beaucoup de nouveautés de Netflix, par exemple."
Bien avant les conclusions de Lost ou de Game of Thrones, l'ultime épisode du Prisonnier suscitait déjà la polémique, à une époque où ses contemporaines étaient rarement feuilletonnantes et se passaient bien d'une fin. Allégorique et surprenante, celle imaginée par McGoohan reste encore aujourd'hui sujette à toutes les exégèses. Devenu une vedette de la télévision quelques années plus tôt grâce à la série d'aventure Destination danger – où il incarnait déjà un agent secret –, l'acteur se voyait-il comme littéralement prisonnier d'un rôle? Ou nous pensait-il tous prisonniers de nous-mêmes?
"À une époque où circulent les fake news et où les opinions se font via les réseaux sociaux, poursuit Alain Carrazé, une série télé de 1967 où chacun pense ce qu'on lui demande de penser, c'est visionnaire et ça continue d'être le reflet de notre société. Le Numéro 6 est-il un anarchiste? un révolutionnaire? un Gilet jaune? À chacun son interprétation."
Une histoire animée de la typographie (évolution des lettres pour l'imprimerie pour une meilleure lisibilité): https://www.youtube.com/watch?v=wOgIkxAfJskWikipédia a écrit :Helvetica est une police de caractères linéale sans empattement (en anglais, sans serif), créée en 1957 par Max Miedinger, qui l'a dessinée dans un objectif précis : atteindre l'harmonie optique la plus aboutie possible.
Symbole de la typographie suisse, cette police d'une grande lisibilité avec son tracé d'une grande neutralité se prête à tous les usages ; elle demeure une des polices les plus utilisées dans le monde et jouit de la faveur des graphistes et typographes.
Toutefois, le déclin de ce monument de la typographie s'est amorcé avec la généralisation de l'infographie et de l'informatique de traitement de texte. D'abord supplanté par l'Arial, qui en est une imitation, l'Helvetica cède encore du terrain depuis le début des années 2000 devant d'autres caractères moins datés années 1960, moins anguleux et mieux adaptés aux usages numériques (web fonts), tels le Trebuchet, le Verdana et le Calibri. Ce dernier a été commandé par Microsoft au typographe Lucas de Groot en 2005, avec l'objectif explicite de remplacer l'Arial et l'Helvetica sans les imiter.
Et là je me suis dit: "logique". Pour les anglais, voilà une référence culturelle familière que MC Goohan a utilisé pour sa satire de la société de consommation pour le "Village". Donc une référence culturelle inconnue et exotique pour les non-anglais mais familière pour les insulaires anglo-saxons.Albertus is used for the street name signs in the City of London, City of London Corporation and London Borough of Lambeth (where Wolpe resided until his death in 1989). Wolpe frequently used it in book jackets he designed for the London publisher Faber and Faber. It has also been used in many other publications.
Surtout la force de ce documentaire est la suivante: une police de caractère inventée dans les années 50 qui est tellement lisible qu'elle a été utilisée partout (affiche, livre, panneau publicitaire, logo de marque, panneau d'indication urbaine, power point) et on ne s'en rend même plus compte, tellement elle est imprégnée dans notre imaginaire et notre culture.Forces
Helvetica est simple et clair. Elle est lisible, claire et « bonne pour tout ». Les caractères d’Helvetica ont toujours des fins de trait horizontales ou verticales, jamais obliques ou en diagonale. Cela confère à la police un aspect plus contemporain et plus élégant que des polices plus anciennes et sophistiquées telles que Goudy Old Style.
Helvetica est également connue pour son utilisation fantastique des espaces entre les caractères (crénage). Les designers et les entreprises utilisent Helvetica car il s’agit d’une police « sûre » sur laquelle s’appuyer.
Sa neutralité la rend très adaptable à utiliser pour un large éventail de projets différents. Les entreprises commerciales utilisent Helvetica sur les logos, les publicités et les supports marketing de leur entreprise pour capter l’attention du consommateur, tout en restant simple.
Sans être un maniaque, une police de caractère que j'aime bien est Garamond. Les chiffres me semblent particulièrement esthétiques. Je sais que plusieurs personnes la trouve difficile à lire. Peut-être mériterait-elle de devenir populaire parce que c'est une fonte "économique": elle prend peu d'encre/toner pour l'impression.
De ce que j'ai lu, il y a eu un litige avec le scénariste original et il a été interdit à la série d'utiliser la fin originelle. Dans le scenar originel, numéro 6 était le concepteur de la théorie derrière ces village coupés du monde et utilisés pour un mélange de torture psychologique et d'espionnage light, sur le modèle de certains trucs faits pendant la 2e GM:
"e" adapté pour les élections:Albertus with a custom descending ‘P’ and ‘G’, as it is typical for uncial typefaces.
Typeface: Albertus
In the 1960s British TV show The Prisoner, an adapted version of Berthold Wolpe’s Albertus was used on everything from titles to signs and props. Many of these were hand rendered. The key adaptations were the removal of the dots from i’s and j’s, and e’s that had an uncial feel to them — although occasionally standard e’s snuck in too. I don’t currently know who created all the signs, though the show’s art director was a chap called Jack Shampan.
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