yquemener a écrit :pour obtenir une longueur donnée, je pense (mais pas spécialiste, qu'on me corrige si je dis une bêtise) qu'il suffit de laisser tourner de la PCR à vide et des séquences seront de toutes façons assemblées, d'une longueur qui dépend de la durée pendant laquelle on maintient le process.
Je ne suis pas un spécialiste de la technique mais ce qui me semble le plus fondamental, ce sont les amorces qu'on utilise pour démarrer la PCR. Ces amorces sont de courtes séquences nucléotidiques qui se lient à l'ADN (ou à rien si on en croit Montagnier) et permettent l'accrochage des polymérases donc la synthèse de nouveaux brins d'ADN. Si on utilise des amorces pour des séquences connues, et qu'on laisse le même temps aux différentes phases du processus, on devrait obtenir les mêmes résultats. Le reste est affaire de compétence technique.
Cela dit, l'utilisation de la PCR me semble partager une similitude avec la dégranulation des basophiles: c'est l'utilisation d'une technique qui maximise (amplifie) les risques d'erreurs plutôt que de les diminuer. On peut facilement penser à des expériences qui minimiseraient pas mal le risque d'artefacts. Exemple:
- induire l'expression de
GFP dans des cellules en culture grâce à des plasmides est une technique franchement de base dans les labos de biomol;
- on pourrait donc enregistrer la "trace EM" d'un plasmide spécifique pour l'induction de la GFP dans une lignée cellulaire donnée (bien caractérisée et facile à maintenir en culture) et on numérise cette trace*;
- on enregistre et numérise une trace contrôle (l'équivalent d'un plasmide non-codant);
- on expédie des signaux numérisés correspondants au plasmide et au contrôle, en aveugle, à un correspondant qui s'en sert pour "charger" des milieux de culture cellulaire contenant des cellules de la lignée donnée (après vérification préalable que ces cellules n'expriment pas GFP);
- une troisième personne** - qui ne sait pas quels signaux correspond à quelle "trace" (GFP ou contrôle), et qui ignore aussi quelle culture a été traitée avec quel signal - est chargée d'évaluer si des cellules se mettent à exprimer GFP et, si oui, dans quel(s) milieu(x) de culture;
- on compare les résultats d'expression de GFP avec le traitement reçu (signal GFP ou signal contrôle);
Bien sûr, des problèmes peuvent survenir mais l'intérêt est que cela se base sur des techniques bien établies, que le résultat n'est pas sujet à interprétation (il y a fluorescence ou pas), qu'il n'y a pas d'amplification problématique à la PCR (qui demande une compétence certaine), qu'il est relativement simple de minimiser d'autres artefacts (on n'utilisera pas de cellules exprimant GFP ou crevardes), que l'aveuglement (double) est facile à réaliser.
Mon hypothèse de vraisemblance maximale est que l'utilisation d'un protocole plus simple comme celui-ci rendrait l'eau grandement amnésique.
il y a peut-être même moyen de faire encore plus simple: on installe un émetteur radio puissant émettant sur une fréquence précise à côté d'une piscine olympique (je suppose que beaucoup d'eau = beaucoup de mémoire). On fait jouer une émission de radio pendant un moment puis on coupe l'émetteur. On regarde si un récepteur synchronisé sur la fréquence capte encore (la reprise de) l'émission des heures après. Cela parce que l'eau de la piscine devrait avoir retenu la trace de l'émission... mais faut trouver une émission intéressante parce que si l'eau s'endort, on ne sera pas plus avancés
* J'accepte l'idée que cette trace existe et qu'on puisse l'enregistrer juste pour l'exercice.
** La récolte des résultats peut même être automatisée par l'utilisation d'appareils de cytométrie de flux. Dans un tel cas, le travail de la 3e personne est d'alimenter l'appareil et d'analyser les graphes.
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LionelAubin a écrit :Vous imaginez ? Une application à la biologie, inattendue mais loin d'être surprenante sur le plan théorique, de la mécanique quantique et de la fameuse dualité onde-corpuscule
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous suggérez: pensez-vous que la "trace EM" s'est en quelque sorte "cristallisée" dans l'eau distillée de manière à servir de substrat "corpusculaire" à la PCR?
Jean-François
“The more implausible the hypothesis — telepathy, aliens, homeopathy — the greater the chance that an exciting finding is a false alarm, no matter what the P value is.” (Nuzzo R (2014) Nature 506:150)