On pourrait plutôt se faire plaisir, en attendant…
Dans une seule enfilade, à partir d'une simple petite question, on est arrivé à aborder les thèmes aussi divers que l'humour, la presse, la censure, la publicité, la consommation, la pollution, l'humanitaire, la philosophie, l'athéisme, le fanatisme, le terrorisme, le blasphème, les religions (quasiment toutes) l’extrême droite, le totalitarisme, l'esclavage, la colonisation, le racisme, l'antisémitisme, le nazisme, la Shoah, la xénophobie, la pornographie, la pédophilie, internet, Hollywood, le World Trade Center… Et ce dès les huit premières pages.
On est passé de la Tunisie à l’Égypte, la Syrie, l'Irak, l'Iran, l'Inde, la Birmanie, la Chine, le Japon, la Russie, la France, l'Italie, la Côte d'Ivoire,…
On a parlé de Cavanna, Cabu, Val, Plantu, Dieudonné, Soral, Bolloré, Sarkozy, Le Pen, Thatcher, Lady Diana, Céline Dion, Brassens, Hannah Arendt, Stanley Milgram, Martin Luther King, Jésus, Mohammed, César, Napoléon, Batman, les Guignols…
Et on y a traité du dessin de presse, et de l’héroïsme.
Ainsi que, plusieurs fois, de l'art, et de la peinture.
Alors, justement…
« L'art est un mensonge » disait Picasso « qui nous fait comprendre la vérité. »¹
Illusion et mensonge, en effet, sont les cibles privilégiées du scepticisme. Qui se retrouve ainsi cerné de toutes parts, car il se méfie tout autant de la vérité.
Sauf lorsqu'il s'agit d'art.
Les œuvres de l'esprit, en effet, sont les consolations au désenchantement du rationaliste.
Celui-ci en accepte les artifices et les tromperies, avec reconnaissance même, en réclamant souvent davantage.
A la condition, toutefois, que ces vagabondages de la pensée ne prétendent pas nous manipuler plus que de raison.
Ce risque, d'ailleurs, ne semblerait guère apparemment concerner la peinture.
Personne ne pense en effet que Dali, par exemple, peignait pour nous convaincre de la réalité de ses délires.
(même s'il lui est arrivé de penser vraiment que des chouettes se tenaient perchées sur la tête de ses amis).

Trois dessins signés et datés des années cinquante, authentifiés comme étant de Dali après sa mort (agrandir)
Mais l'art, pour autant, n'est pas intangible. Il est fait d'objets, lesquelles expriment, témoignent, influencent, agissent. Mensonge et illusion, alors, peuvent ne plus se contenter d'agrémenter nos dérives contemplatives et nos rêveries éveillées. Ils sortent des œuvres, et alimentent l'Histoire.
Laquelle commence souvent par un petit "h".
Ainsi, Un beau jour, des marchands d'art fort connus avaient-ils des doutes sur l'authenticité d'une aquarelle, qu'un courtier attribuait à Chagall. Ils convièrent alors Ida Chagall, la fille du peintre. « Elle est authentique » déclara-t-elle « J'ai vu mon père la faire. » Les galeristes firent donc l'acquisition, satisfaits.²
Satisfaits… mais pas autant que le vendeur. Un beau chèque en poche, il était même particulièrement réjouit. Il savait bien, en effet, que personne n'avait vu peindre cette aquarelle. Car il l'avait faite lui-même, dans le secret de son atelier. Cette peinture, en revanche, il aurait pu le certifier, était vraiment unique : il ne copiait jamais en effet une œuvre existante.
Ce faux courtier, vrai peintre, authentique génie, mais légèrement usurpateur, vous en avez sans doute entendu parler. Guy Ribes, en effet, a défrayé la chronique au début de la décennie, à l'occasion de son procès.
Particularité de ce roi des faussaires : ne produire que des tableaux nouveaux, et être ainsi capable d'ajouter des pièces à la collection d'à peu près n'importe quel artiste : Picasso, Renoir, Van Gogh, Utrillo, Fragonard, Ernst, Dali, Matisse, Modigliani, Léger… toutes ces gloires trop tôt arrachées à notre admiration, et bien d'autres, ont ainsi le bonheur, du haut de leurs cieux de cæruleum, de contempler leurs signatures sur des réalisations qu'ils n'avaient jamais imaginées.

Picabia, Van Dongen, Pisarro, Atlan, Dufy, Braque, Laurencin, etc., ainsi, bien sûr, que les Dali et Chagall présentés
plus haut. Démonstration d'un génie polymorphe. Des années d'expertises scientifiques longues et coûteuses auraient été
nécessaires pour apporter la preuve des contrefaçons. Afin de bénéficier de l'indulgence du tribunal, Guy Ribes a donc
reconnu la paternité de 382 œuvres saisies (pour agrandir : cliquez ici, puis sur l'image).
Guy Ribes ne copie donc pas. Il imite.
C'est du moins ce que nous dirions.
Mais pas lui :
« Je me mettais dans la peau de l'artiste. Lorsque je peignais un Picasso, j'étais Picasso. Lorsque je peignais un Chagall, je pensais comme Chagall. Pour retrouver l'émotion, reproduire leurs gestes, j'en ai bousillé, des pinceaux ! »³ « Quand j'y arrivais, c'était magique ! »²
La magie existerait-elle donc dans le monde de l'art ? Ce monde, il faut bien le dire, a quand même beaucoup aidé notre illusionniste. Jamais, en effet, il n'aurait persévéré dans cette vaste entreprise d'enrichissement du patrimoine culturel de l'humanité, si tous ses tableaux n'avaient été authentifiés par les meilleurs experts.
Mais tout a une fin. Dénonciation, arrestation, saisie …
Près de 400 de ces œuvres ainsi contrefaites ont été montrées à son procès.
Mais… « ce n'est que le sommet de l'iceberg » avoue-t-il. Après quarante ans d'activité², en effet, il reconnaît une production de plusieurs centaines de pièces, dont beaucoup ornent toujours musées et collections privées à travers le monde. Et qui y resteront sans doute à jamais. Il en voit d'ailleurs passer régulièrement dans les catalogues. Certains spécialistes évaluent même le nombre de ces faux, devenus définitivement vrais, en milliers (vidéo 1 et notes ⁴-⁵).
« Il m'est arrivé que la police me demande de reconnaître certains trucs… Mais bon… moi, la police, hein… c'est pas mes copains. j'ai rien contre, ils font leur boulot, mais moi je fais le mien aussi » (vidéo 2)

De gauche à droite et de haut en bas : faux Léger (cinq), Vlaminck, Lebasque, Bonnard, Degas, Gris
Vlaminck, Matisse, Foujita (deux). Un autre aperçu des capacités du plus grand mime de la toile (de lin)
(pour agrandir : cliquez ici puis sur l'image).
Finalement, tout ça c'est parce que notre bonne boule de Guy – mais n'évoquez pas trop son embonpoint – n'aime pas décevoir (cf. radio-reportage). Il faut dire que lorsqu'on a réussi à acquérir pour juste un petit million d'euros un dessin de Picasso miraculeusement exhumé de la période cubiste, on n'a pas forcément envie quelques années plus tard de savoir qu'il avait été en fait griffonné deux jours avant la vente, en quelques minutes, sur un coin de table de cuisine, par un inconnu, qui ne deviendra illustre que comme faussaire.
Cependant, nous affirme notre chevalier des arts et lettres anonymes « … ces faux n'ont pas trahi les artistes ; au contraire, ils les respectaient. Et le collectionneur, lui, n'était pas volé : il possédait une œuvre qui lui plaisait, avec son certificat. Tout le monde était content. »³
Après tout, les mécènes de la Renaissance ou du Grand Siècle, lorsqu’ils commandaient un tableau, ne se souciaient guère que l'œuvre eût été exécutée par le maître en personne ou l'un ou l'autre de ses élèves, ni même qu'elle fût copiée d'un autre artiste. L'ouvrage valait par sa qualité, la cession par le maître en était la garantie, et la signature, éventuelle, simplement le point final.

La Joconde - l'authentique, et une copie anonyme d'avant 1750
la Joconde, par exemple, est attribuée sans conteste à Léonard de Vinci grâce aux documents d'époque attestant de sa conception, et retraçant son histoire jusqu'à nos jours. Les œuvres parfaitement identifiée fournissent ainsi des éléments permettant l'expertise d'autres œuvres. Mais cela ne suffit pas toujours pour établir avec certitude la paternité de chaque découverte picturale.
Ainsi, nous savons que parmi les autres nobles dames ayant eu les honneurs de l'atelier du génie de la Renaissance, se trouve une certaine Duchesse de Mantoue, dont le portrait est également exposé aujourd'hui au musée du Louvre. Rebaptisée pour toujours (suite à une erreur) « La Belle Ferronnière », la peinture ne peut cependant pas être certifiée comme étant vraiment du maître en personne.

La Belle Ferronnière
A gauche : huile sur panneau (62 x 44cm), attribué à Léonard De Vinci ou à l'un de ses élèves (entre 1490 et 1496).
A droite : copie tardive sur toile (55 x 43,5 cm) d'un auteur inconnu, probablement d'avant 1750 (agrandir).
Cela n'a pas empêché le tableau de faire l'objet de plusieurs copies, dont la plus célèbre, reproduite ci-dessus, fut bradée en 2010 chez Sotheby's pour la modique somme de 1,53 million de dollars.⁶ Une paille, comparé à ce qu'elle vaudrait si, comme on le pensait d'ailleurs à son arrivée aux USA, elle avait été authentifiée sans réserve comme étant de de Vinci.
En 2005, par exemple, un Christ « Sauveur du monde », acheté une cinquantaine de dollars, se révéla une fois décapé être une œuvre de la main même du maître. En 2011 sa valeur était estimée à 160 millions de dollars. En 2013 le tableau a été vendu pour seulement 127,5 millions à un riche amateur. Mais il fit arrêter peu après l’intermédiaire, qui avait empoché 50 millions au passage (en plus de sa commission d'agent).⁷
Ah ! c'est pas facile, la vie de riche…

Salvator Mundi, avant-après - Huile sur panneau (65,6 x 45,4 cm) considéré comme un authentique de Vinci
Finalement Guy Ribes n'est rien d'autre que le fervent disciple posthume de tous ces génies.
D'ailleurs, devant la cour, Gilles Perrault, l'expert artistique à son procès, a déclaré : « Si Picasso était vivant, il l'embaucherait. »⁸

Quatre Picasso * - À l'âge de 12 ans, Picasso peignait comme Velasquez, mais il fallut lui toute sa vie, écrivit-il, pour
apprendre à peindre comme un enfant. Quelques semaines cependant suffirent à Guy Ribes pour manier le pinceau comme
le maître. Il faut reconnaître qu'il est plus facile d'atteindre son but en suivant une voie toute tracée. Mais, ce faisant,
on n'arrive jamais le premier (*) Vrais ou faux ? Réponse : ƨɘɿƗuɒ ƨɘI ɘmmoɔ (agrandir)
Notre brillant apprenti, en tout cas, avait réussi non seulement à capter la sensibilité de Picasso, mais aussi à intégrer sa philosophie, que le grand homme exprimait par ces mots : « L'artiste doit connaître le moyen de convaincre les autres de la véracité de ses mensonges. »¹
Le disciple s'est donc bien montré digne, sur tous les plans, du maître.
Mais que voulez-vous, le mérite n'est pas toujours récompensé.
« Je me doutais que le système exploserait. Mais je n'arrivais pas à abandonner. J'étais trop habitué à l'argent. (…) Quand ils m'ont arrêté, j'étais presque soulagé. Parce que j'en avais marre de ces escrocs. Avec eux, il n'y avait plus rien de magique. Et je ne savais plus qui j'étais. (…) J'ai vécu comme un roi pendant trente ans. Et j'ai réalisé des œuvres que je considère comme de l'art. Mais la chute a été rude. »³
Condamné en 2011 à trois ans de prison, dont deux avec sursis, notre homme doit se résigner désormais à vivre… de sa peinture.
Mais pas seulement la sienne.
Si vous avez vu le film Renoir de Gilles Bourdos, ce sont des toiles réalisées spécialement pour le film par Guy Ribes que vous avez pu admirer, et ses mains que l'on voit manipuler les pinceaux.

Si vous insistez vraiment, il acceptera peut-être même de composer spécialement pour vous une œuvre absolument originale d'un peintre de renom. Mais ornée, à présent, de sa propre signature.
Heureusement, me direz-vous, que Guy Ribes, lui, n'a pas eu de disciples.
Des disciples non.
Mais des émules…
Ce peintre allemand avait entrepris de réparer en quelque sorte les torts de son pays, en ressuscitant les toiles disparues du fait des exactions nazi. Il avait commencé par recréer des tableaux d'après photos, puis continua sur la base de simples descriptions, pour en venir ensuite à des pièces simplement connues par un nom, un numéro d'inventaire, ou seulement comme projet. Finalement, il en arriva à réaliser des œuvres qui n'avaient jamais existé même dans l'esprit des maîtres.
En rétribution de sa bonne volonté, il ne demandait quasiment rien : juste de quoi subsister, ici ou là, dans divers palaces à travers le monde, acquérir une maison de maître en Forêt-Noire, une superbe villa dans l'Hérault, un appartement en Andorre, rouler en Jaguar, et entretenir un yacht.

Mais vous connaissez les gens. Vous aurez beau vous dévouer corps et âme à la meilleure des causes, il y aura toujours des ingrats, des jamais contents…
Ainsi, certains collectionneurs estimèrent-ils que les quelques millions qu'ils avaient déboursés pour une toile, justifiaient d'exiger que celle-ci fût constituée de matériaux ayant existé à l'époque alléguée de sa réalisation.
Faut-il être matérialiste, tout de même.
C'est comme ça qu'on étouffe une splendide vocation.
Celle-ci n'eut donc pour s'exprimer que tout juste une petite trentaine d'années, à peine le temps d'honorer la mémoire d'une petite cinquantaine d'artistes, en faisant malgré tout « l'admiration des collectionneurs, des maisons de ventes aux enchères et, surtout, des plus grands experts ».⁹
Ce coût d'arrêt aux activités de ces créateurs prodigues et imaginatifs a-t-il du moins mis un terme, pour quelque temps, à la prolifération des faux ?
Pas sûr : « un nouveau scandale de faux tableaux, de dimension bien plus importante encore que l'affaire Beltracchi, a éclaté en juin en Allemagne, impliquant cette fois des œuvres de l'avant-garde russe – plusieurs centaines de toiles et aquarelles de Kandinsky, Gontcharova, Malevitch…, tous honnis par Staline. Comme si l'affaire Beltracchi n'avait pas eu le moindre effet. » écrit Lorraine Rossignol, dans son article sur le Wolfgang des faussaires.⁹

Mon gamin pourrait en faire autant, entend-on souvent. C'est peut-être ce qui a encouragé
le jeune Guy Ribes. Mais pour signer Dali ou Mirò, il vaut mieux savoir déjà un peu écrire.
Au moins, cela devrait sans doute freiner chez les nouveaux fortunés l’enthousiasme à investir dans l'art.
Pas sûr : « Le problème, c'est que presque tous les chefs-d'œuvre sont aujourd'hui dans les musées, et qu'il n'y a plus tant de tableaux de maîtres à découvrir, tandis que le nombre de riches amateurs qui veulent investir leur argent dans l'art, lui, ne tarit pas », explique Tobias Timm, journaliste allemand spécialisé.⁹
En effet, sur le marché de l'art, les records ne cessent d'être battus, et atteignent même des « chiffres vertigineux ».10-11

Indice global des prix du marché de l'art depuis 2004. On note un pic
précisément à l'époque où Ribes et Beltracchi furent condamnés
(source Artprice - pour agrandir cliquez ici)
Puisque les amateurs dépensent sans compter, les faussaires se dépensent sans compter.
Normal. Et puis, quand on aime, on ne compte pas
(sauf les années de prison, peut-être, mais quand on n'en fait que deux sur les six prononcées).⁹
Mais être acheteur d'art ne signifie pas que l'on s'y connaît.
Heureusement, il y a les spécialistes.
À qui on ne la fait pas : « ce sur quoi tout le monde s'accorde désormais : au fond, Beltracchi ne peignait pas si bien que cela… » avoue l'experte Aya Soika.
Qu'est-ce que cela aurait été s'il avait peint si bien que ça…⁹
Ceux qui ont peur pour leurs placements peuvent donc se rassurer : s'ils se font avoir, ils ne retrouverons sans doute pas leurs millions, mais les escrocs seront implacablement dénigrés.
Ah ! Évidemment, c'est dur ! Mais la société se doit d'être impitoyable !
Enfin ça, c'est en Allemagne.
Parce qu'en France, selon Remi Douat, producteur à France Culture et auteur d'un reportage sur Guy Ribes pour France Inter, les toiles portant la signature de notre caméléon des palettes s'arracheraient à présent comme des petits pains.² Vous en trouverez cependant sur internet, ici ou là, de très abordables.
Mais peut-être vous demandez-vous ce que deviennent toutes ces magnifiques toiles de vrais maîtres contrefacteurs. C'est que même reconnues fausses, elles peuvent susciter pas mal de convoitises. Au procès de Guy Ribes, par exemple, tandis que l'on présentait les œuvres saisies, les magistrats se plaisaient à évoquer entre eux leur rêve d'en acquérir.¹³
D'ailleurs, tout le monde ne déboulonne pas non plus Beltracchi. Un américain qui avait amené comme preuve à son procès un Marx Ernst qu'il avait payé 7 millions de dollars avant qu'il soit reconnu faux, a ramené le tableau aux USA, le considérant toujours comme l'un de plus beau Max Ernst qu'il ait jamais vu.¹²
C'est ce qui s'appelle faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Un Max Ernst qui serait parmi les plus beaux qui soit, réalisé
par un faussaire « qui ne peignait pas si bien que ça »
Mais il y a des mauvaises fortunes plus difficile à digérer. Il y a peu, un collectionneur britannique qui avait envoyé en France, à des fins d'expertise, un tableau de Van Gogh récemment acquis à prix d'or, a eu la mauvaise surprise de se voir signifier par le musée Van Gogh d'Amsterdam que l'œuvre non seulement n'était pas authentifiée, mais qu'elle ne lui serait pas restituée, et allait être détruite en Hollande. Pourtant rien ne prouve qu'elle est vraiment fausse. Mais les ayants droits du maître, qui ont le dernier mot en la matière, refuse systématiquement de reconnaître toute œuvre ne figurant pas à leur catalogue. Il leur arrive cependant de devoir changer d'avis, suite aux travaux de chercheurs.¹⁴
Le destin des grands faux est donc assez mystérieux. Même les photos sont difficiles à trouver. Il y en a très peu, par exemple, montrant les contrefaçons de Guy Ribes, et elles sont généralement « caviardées ».
D'où viennent, alors, me direz-vous, celles qui sont montrées dans cette intervention ?
Et bien… j'ai un tout petit peu triché…
Petit exemple (animé) :

Finalement, quasiment toutes les reproductions de Guy Ribes de cet article sont des faux clichés de faux tableaux.
Que voulez-vous…
« L'art est un mensonge… »
Ces photos sont issues pour la plupart du site de Gilles Perrault. Cet expert est en outre l'auteur de nombreuses chroniques judiciaires et techniques, dont l'une se termine par cette conclusion :
« Le risque " qu’il y ait mort d’homme " ou atteinte aux bonnes mœurs est peu élevé dans les affaires de contrefaçons d’objets d’art. L’expert ne se trouve donc pas délié systématiquement de ses obligations de secret et confidentialité. Ne pouvant intervenir volontairement pour la défense des biens d’autrui, ses actes se cantonnent au constat des faits et non à leur divulgation. Il supporte donc souvent seul le poids de la vérité. »¹⁵
En gros : soit les experts se trompent, soit ils ne peuvent rien dire.
Le bon temps n'est donc pas fini pour les polycopieurs en herbe… si la fin du monde veut bien attendre un peu.
Guy Ribes superstar a raconté sa vie dans un livre, co-écrit avec Jean-Baptiste Péretié, Autoportrait d'un faussaire.⁸ Un documentaire, réalisé par Jean-Luc Léon, est aussi annoncé au cinéma pour la fin de l'année.
Sur Wolfgang Beltracchi existe aussi un livre (cf. notes 16-17) et un article très documenté de Tea Zine.com.18
Diaporama peintures et sculptures signées Guy Ribes (1'09, YouTube)
Vidéo 1 "Guy Ribes, faussaire repenti", reportage FranceTvInfo, juin 2015 (3'37, YouTube)
Vidéo 2 "Guy Ribes, l'artiste en son royaume", Paris-Match, avril 2015 (5'12, YouTube)
Vidéo 3 "Guy Ribes, faussaire", reportage France 2, avril 2015 (5'55, YouTube)
Radio-reportage "Portrait d'un faussaire" (Guy Ribes), février 2011 (53 mn, France Culture
2. L'Humeur Vagabonde, Guy Ribes, entretien avec Remy Douyat sur France Inter, 2015 (à 42'50°)
3. L'étonnant destin d'un faussaire de talent, Guy Ribes, propos recueillis par Annick Colonna-Césari, l'Express (06/08/2015)
4. Guy Ribes : portrait d’un faussaire de génie sur France Culture, Martine Lecœur, Télérama.fr (31/03/2015).
5. Une vie de faussaire : saisir le génie des grands peintres, Jean-Francois Lixon, francetv.fr (13/06/2015)
6. Mona Lisa She Is Not, but Coveted Nonetheless, Carol Vogel, The new York Times (28/01/2010)
7. Accusé d’escroquerie, le "roi des ports francs" Yves Bouvier riposte, Gilles Clémençon, RTS Info (22/03/2015)
8. Autoportrait d'un faussaire, Jean-Baptiste Péretié et Guy Ribes, Presse de la Cité, 2015
9. Beltracchi, grand faussaire du XXIe siècle : un faux air de génie, Lorraine Rossignol, télérama.fr (10/08/2013)
10. Les chiffres vertigineux du marché mondial de l'art en 2014, Leila Marchand, Le Monde (14/05/2015)
11. The Art Market In 2014, artprice.com
12. Beltracchi’s forgeries have made the covers of Christie’s catalogs, Illicit Cultural Property (février 2014)
13. Portrait d'un faussaire, Jean-Baptiste Péretié et Yvon Croizier, France Culture (16/02/2011)
14. Le "faux" Van Gogh était en fait un vrai, L'Obs (09/09/2013)
15. L’expertise des objets d’art, secret ou divulgation, Gilles Perrault, article pour la Revue Experts n°112 (février 2014)
16. Wolfgang Beltracchi, le prince des faussaires fait l'objet d'un livre, Vanessa Fize, francetv.fr (02/05/2013)
17. L'affaire Beltracchi, enquête sur l'un des plus grands scandales de faux tableaux du siècle et sur ceux qui en ont profité, Stefan Skoldehoff et Tobias Timm, éditions Jacqueline Chambon, 2013
18. L'affaire Beltracchi ou comment duper le marché de l'art, Olivier, Tea zine.com (28/08/2014)