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par Henri Laborit » 03 févr. 2017, 00:45
J'apporte un grain de sel informatif mais un peu tardif au débat. Il semble bien difficile à admettre de nos jours qu’un homme puisse être victime d’une fausse accusation de viol, tant l’argument biaisé des féministes qu’une femme ne peut mentir à propos d’un crime aussi grave (et je ne remet pas en question le fait que le viol soit un crime grave, dont les femmes sont encore aujourd’hui trop souvent victimes) a fait son chemin dans les esprits et les discours publics.
Pourtant, la plus sérieuse étude que je connaisse sur le sujet (voir référence en fin de commentaire) révélait que les femmes mentent effectivement à propos du viol et dans une inquiétante proportion: sur l’échantillon de vraies plaintes de viol (n=109) déposées sur une période de neuf ans dans un poste de police d'une petite municipalité du Mid-West américain, 41% étaient fausses!
Cette enquête est essentiellement une étude de cas d'une centrale de police d’une petite agglomération urbaine (population = 70,000) du Mid-West des Etats-Unis. Cette ville a été ciblée par l'étude parce qu'elle offrait un laboratoire presque modèle pour l'étude des fausses allégations de viol. D'abord, la centrale de police n'est pas inondée de crimes sérieux et a donc la liberté et la motivation pour enregistrer et enquêter à fond toutes les plaintes de viol. En fait, le règlement du corps policier interdit aux agents d’user de leur discrétion pour décider s'il faut recevoir officiellement une plainte de viol, aussi suspecte que puisse paraître cette plainte. Deuxièmement, la reconnaissance d'une fausse allégation suit une procédure fortement institutionnalisée. L'enquête de toutes les plaintes de viol implique toujours le recours au détecteur de mensonges pour les plaignantes et les suspects. De surcroit, avant qu’une charge de fausse déclaration puisse être déposée, la plaignante doit avoir admis qu'aucun viol ne s'était produit. Elle est la seule personne à pouvoir dire que l’accusation de viol est fausse. Le département de police ne déclarera pas l’accusation de viol comme fausse lorsque la plaignante, pour quelque motif que ce soit, laisse tomber les charges ou ne coopère pas à l’enquête, indépendamment des doutes que la police peut avoir quant à la validité de l’accusation.
Bref, ces cas sont déclarés faux uniquement lorsque la plaignante a admis qu'ils sont faux.
Kanin parlait dans son article de recherches non publiées sur le même sujet, effectuées sur des campus universitaires américains, qui arrivaient, elles, à la proportion étonnante de 50% de fausses allégations de viol...
L'étude de Kanin identifiait trois motifs incitant les femmes à mentir à propos du viol: Ces fausses allégations semblent servir trois fonctions principales pour les plaignantes: leur fournir un alibi, chercher vengeance et obtenir de la sympathie et de l’attention.
Pour finir, tout comme le comportement sexuel précédant l’agression ne doit pas être retenu comme une preuve que la femme agressée “l’avait bien cherché”, le comportement sexuel précédant l’accusation ne doit pas être retenu comme une preuve que l’homme accusé “doit bien être coupable quelque part” ou pire, être un “présumé prédateur sexuel”.
KANIN, Eugene J. (1994); False Rape Allegations; Archives of Sexual Behavior, volume 23, no. 1, pp. 81 - 92.
Déguiser sous des mots bien choisis les théories les plus absurdes suffit souvent à les faire accepter.
— Gustave Le Bon