Pour revenir à Popper, je tiens à préciser que j'utilisais plus haut son réfutationisme dans des cas bien précis où cela était parfaitement justifié, me semble-t-il.
Je les rappelle :
«si je m'attaque à l'hypothèse de la vie après la mort, par exemple, je peux me poser la question de savoir si cette hypothèse est réfutable ou irréfutable. Je constate qu'elle est irréfutable en ce sens que personne ne peut la mettre à l'épreuve de la vérification ou de l'infirmation. Elle n'est donc pas scientifique.
C'est pareil avec la question de savoir si l'univers est fini ou infini, car chacune de ces deux hypothèses est irréfutable.
C'est pareil avec l'hypothèse voulant qu'il y ait une réponse à la question de savoir pourquoi il y a quelque chose et par rien.
C'est pareil avec l'hypothèse de l'existence de Yahvé, Dieu ou Allah.»
Cela dit, si je place Popper en tête de peloton des philosophes de la science du 20e siècle, c'est que c'est le seul à avoir changé le cœur même de son idée maîtresse, à savoir le réfutationisme.
Il l'a fait en reconnaissant que son idée ne s'appliquait pas à la pensée de Darwin, certes, mais il l'a fait aussi en établissant le chemin qui a mené au probabilisme ayant aboli le sens de la vérité en science. Il l'a fait par l'établissement de champs de validité excluant le réfutatinisme, ce qui est devenu d'une importance capitale dans l'évaluation qui allait venir sur les mathématiques et la cosmologie. En reniant ainsi la possibilité d'appliquer son réfutationisme à toute les questions scientifiques, il a établi l'idée de garder pratiquement toutes les réfutations d'hypothèses au sein d'un champ de prospérité inclus dans celles qui avaient réfuté celles qui étaient réfutables.
Ces amendements ne portent pas sur des détails de peu d'importance, comme l'ont fait tous les autres philosophes. Ils portent sur un reniement fondamental de son point de vue initial ! ...
C'est pourquoi je vais apposer une case «recyclage» à la poubelle du schéma de ma «sainte» trinité ... Les réfutations ne sont pas toutes dignes de disparaître ...
Tout ça ainsi posé, sache que je suis d'accord avec toi sur le fait que la science n'a pas attendu la philosophie des sciences en général ni Popper en particulier pour prospérer au point de s'imposer par les tecnosciences jusque dans le concept de civilisation mondiale.
Notons quand même que le département de formation scientifique de pratiquement toutes les grandes universités offrent maintenant un cours libre sur la philosophie des sciences. Ce qui constitue un lien tangible entre la science et la philosophie qui s'insère bien dans ma sacro sainte trinité «art, science et philosophie» ...
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Je voudrais signaler avant de l'oublier que tes arguments sur le «rien» avec un de mes plus grands amis

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