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par Dominique18 » 21 oct. 2020, 06:29
Nous sommes en Europe, et en France tout particulièrement, obsédés par l'islam du fait de nos liens historiques plus ou moins orageux avec les pays d'outre Méditerranée , ce qui empêche toute perspective ("y'a des crimes du même genre ailleurs ? Je m'en fous, c'est pas chez moi et c'est pas des musulmans qui les ont commis!") et surtout toute analyse sérieuse des liens entre fanatisme idéologique et passage à l'acte violent, donc toute possibilité de solution constructive et/ou efficace.
Pas tout à fait d'accord avec toi, Florence, au sujet des perspectives.
Ce n'est pas tant l'islam qui pose problème, que le sunnisme, qui ne dispose pas d'un clergé , donc d'autorités religieuses reconnues, au contraire du chiisme, minoritaire.
Ce qui ne sous-entend pas que le dialogue est plus aisé.
Les axes de réflexion, les possibilités de construction existent, progressent lentement.
Il faut se replonger sur l'historique de ces mouvements qui remontent à loin, très loin, avec des épisodes marquants.
Ne pas oublier de faire un détour par l'extrême gauche armée, violente, genre la nébuleuse Baader-Meinhof.
Le Carlos également.
Il y a le cas de la Turquie avec Erdogan, qui est une autre problématique, où l'islam intervient également.
Quand on ne sait pas que l'immigration turque a toujours été "accompagnée" par le gouvernement d'origine, on ne comprend rien.
C'est le seul cas d'immigation encadrée et guidée qui existe ou a existé.
Rappelons que la Turquie fut un pays conquérant, dominateur, qui a asservi d'autres territoires. L'inverse n'est pas vrai.
La situation actuelle résulte de facteurs très complexes. C'est pour ces raisons qu'un chercheur comme Gilles Kepel est précieux, tant il dispose de connaissances avancées sur le sujet.
Ce qui conduit à la notion non pas de l'islam, mais des islams. Avec ce qui en découle.
Ne parlons pas de la vision de l'ouma, idéalisée, fantasmée, qui est nécessairement la mienne, et pas celle des autres, car ils sont dans l'erreur.
Une poignée d'extrémistes, de fanatiques par-dessus...
De l'autre côté de la Méditerranée, on oublie la Turquie pour l'instant, c'est un sacré bazar.
Avec le conflit israélo-palestinien qui n'arrange rien.
On pourrait en parler pendant des heures.
Des analyses sérieuses sont possibles, les services de renseignements ont réalisé des progrès et disposent d'une somme de données. Ils ont su s'adjoindre les services de réellement qualifiées. On aboutit à une complexité incommensurable, avec des options géo-politiques en cours (commerce, échanges...).
Retour au territoire français...
Je ne voudrais pas être à la place des acteurs du gouvernement en place, qui, quels que soient leurs qualités et leurs défauts, ce n'est pas une excuse, ne font qu'hériter et tenter de gérer une situation héritée.
On peut toujours réaliser une pile d'assiettes en les empilant, la plus haute possible. Il arrivera un moment où se produira une rupture, propre aux lois de la physique dans le cas de la pile d'assiettes. Dans la dynamique en cours qui nous occupe, c'est autrement plus alambiqué.
Plus on cherche à comprendre, en profondeur, plus la notion de levier pour agir se fait lointaine.
C'est ce qui ressort de ce que j'essaie d'appréhender. Je ne suis pas spécialiste, absolument pas. J'essaie de comprendre, un peu, de m'en donner les moyens. Au bout de plusieurs années passées sur la question, mes maigres connaissances sont nettement insuffisantes.
A Gilles Kepel, o, ajoutera Hugo Micheron, Bernard Rougier, Michel Aubouin,... en ce qui concerne la question française.