thewild a écrit : ↑11 févr. 2022, 10:09
Kraepelin a écrit : ↑11 févr. 2022, 09:03
Il y a pourtant une masse de recherche sur la question. On a découvert que pour plusieurs types de performances intellectuelles existent des différences "statistiques" entre les grands groupes d'hommes et de femmes, égaux par ailleurs.
Des recherches, oui. Des découvertes, il me semblait que non.
A moins que tu n'aies en tête une étude sur le sujet
qui fasse consensus ?
Personnellement, toutes celles dont j'ai entendu parlé ont été sévèrement battues en brèche et personne n'ose plus les citer.
Je suis très prudent sur ce sujet. Les études existantes manquent souvent de rigueur, voire d'objectivité.
Hummmm
À l'université, j'étais en étroite relation avec l'équipe d'une chercheuse (féministes) pal mal solide au plan méthodologique et qui consacrait justement ses recherches à l'étude comparée des sexes. À l'époque, elle s'efforçait de démontrer que le retard des filles en intelligence spatiale était acquis ou simplement explicable par un "effet de bout". Elle n'était pas la seule. Dans les années 80-90 une véritable armée de chercheuses féministes s'était mise à la tâche dans le monde anglo-saxon. Et je parle de vraies "chercheuses", pas des clowns qui ronronnent au département de sociologie à l'UQAM. Dans les années 80, les méthodes de recherches étaient déjà solides (voir
Hoyenga & Hoyenga 1979) et on était déjà bien avancé sur la question. La question des limites méthodologiques est sérieuse. Elles ne tiennent pas au laxisme des chercheuses, mais à la difficulté de l'expérimentation humaine. Ces limites font qu'on ne peut pas mettre en place un protocole imperméable parfait pour séparer complètement l'innée de l'acquis. La seule façon rationnelle est d'approcher le problème par protocoles successifs en contrôlant à tour des rôles les variables qui ne peuvent pas être contrôlées simultanément.
Les chercheuses ont vraiment viré les protocoles de tout bord tous côtés. Par exemple:
- On a comparé des groupes d'étudiants gars-filles ayant des profils académiques identiques (architecture, génie, mathématique, arts plastiques). Que ce soit par sous-groupes ou ensemble ont mesurait une différence.
- On a comparé les cohortes et fait des études longitudinales (en effet, si la différence est acquise, on s'attend à ce qu'elle soit imperceptible au début du développement puis qu'elle progresse avec l'âge)
- On a contrôlé les effets de bouts et d'autres artéfacts expérimentaux. En plus comme les chercheuses étaient presque toutes militantes féministes affichées, il était difficile d'évoquer un
effet Rosenthal.
- etc.
Rien à faire! Toujours cette maudite petite différence!
Finalement, plusieurs chercheuses, malgré leur répugnance, ont été capables d'admettre que l'hypothèse restante la plus vraisemblable était que cette petite différence pourrait bien être la manifestation d'une différence innée et largement répandue. On peut même clairement parler d'un "consensus scientifique". Le sujet est ensuite tombé en désuétude chez les chercheuses sérieuses. Oh, il y a encore bien ici et là des idéologues pour prétendre le contraire, mais elles sont très marginales comparativement à l'armée des années 80-90.
Maintenant, y a-t-il eu récemment une révolution dans ce domaine dont je n'aurais pas été informé? Je n'en trouve pas trace dans les articles généraux, mais c'est possible. Il y a quand même bien des années que je n'ai pas sérieusement mis le nez dedans.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell