Mirages a écrit : ↑11 janv. 2022, 04:19
jean7 a écrit : ↑11 janv. 2022, 03:02
Pour quelle raison, ça, par contre, je comprend moins puisque tu n'es pas soumis à la loi du marché.
Qu'est-ce que tu en sais qu'il n'est plus sur le marché ?
L'ironie n'est pas un argument très honorable.
Les plus grands chercheurs (Nicola Graham-Kevan, Murray Straus, Hamel Dutton, même Michael Johnson ... dans une certaine mesure) dans le domaine de la violence conjugale (qui se considèrent tous comme "féministes" au sens original du terme (1)) ont tous déploré que la recherche dans ce domaine soit minée par la prédominance d'un paradigme féministe radicale qui déforme profondément l'orientation de la recherche et l'interprétation des résultats. Appelons-le
le paradigme de l'agresseur. Il faut que toutes les données soient subsumées à un schéma dans lequel l'homme, porté par sa culture patriarcale, est l'agresseur, l'exploiteur, le dominateur et la femme la victime.
Ici Denis Laroche:
La thèse est simple : l’ensemble des hommes sont des bourreaux et l’ensemble des femmes sont leurs victimes.
Ici Straus et Graham (plus spécifiques):
Murray A. Straus (en) déplore l'obstruction politique et intellectuelle qu'a entraînée, la prédominance de la théorie féministe explicative de la violence conjugale. À la suite de Nicola Graham-Kevan (en)c 15,149, Straus observe que malgré une recherche empiriques démontrant selon lui le contraire, les milieux politiques continuent à croire à l'axiome féministe voulant que la domination patriarcale soit l'explication fondatrice de la violence conjugale.
Le blocus idéologique va très lions. Des militantes sont parvenues à noyauter des organismes de subvention de la recherche et bloquent depuis des décennies le financement des projets et des chercheurs qui ne vont pas dans le sens de leur crédo. Ça a conduit à l'effondrement de certains secteurs de la recherche (1). C'est grave !
La violence conjugale est un problème sérieux. Ne crois-tu pas qu'il mérite d'être considéré avec sérieux et le plus loin possible des déferlement idéologiques?
J'ai passé une partie de ma carrière a soigner des personnes impliquées dans conflits conjugaux violent et la culture patriarcale était loin d'être la variable la plus importante. Comme le conclut Laroche, dans les cas graves de terrorisme conjugale, la santé mentale prend beaucoup plus d'importance.
Selon Ehrensaft, Moffi tt et Caspi (2004 : 268)97, ces
résultats ne concordent pas avec la théorie excluant
que la violence grave puisse résulter principalement
de la psychopathologie des agresseurs et qui privilégie
plutôt l’hypothèse que les normes sociales patriarcales
constituent la cause principale de la violence clinique,
comme le soutient Johnson (1995 : 284, 287). Cela
amène Ehrensaft, Moffi tt et Caspi à formuler une nouvelle hypothèse selon laquelle la violence perpétrée par
les femmes est la situation la plus commune, à tout
le moins chez les jeunes adultes, mais que l’escalade
au-delà de ce pattern habituel jusqu’à un niveau de
gravité se traduisant par des blessures et l’intervention
des pouvoirs offi ciels nécessite que le conjoint masculin présente un historique de psychopathologie.
(...)
Plusieurs études récentes laissent voir une association
particulièrement forte entre la psychopathologie ou les
troubles de la personnalité et l’exercice de la violence
grave envers un conjoint. Ainsi, l’analyse des données
d’enquêtes longitudinales ou d’enquêtes transversales
menées auprès d’échantillons représentatifs a montré
que les conjoints les plus violents se caractérisent en
grande majorité par la présence de psychopathologies
diverses et de troubles de la personnalité. Ces constats
contredisent de manière empirique l’assertion de
Johnson, empruntée au Modèle de Duluth dont il s’est
inspiré dans l’élaboration de sa typologie (Johnson,
1995 : 287), selon laquelle la violence conjugale ne
résulte pas d’une pathologie individuelle ou de problèmes de santé mentale.
1- Fattah A. (1981)La victimologie : entre les critiques épistémologiques et les attaques idéologiques. Déviance et société, 5 (5) p. 71-92
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell