LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Conférence
Les mutilations génitales féminines et le problème du relativisme culturel

Conférence du lundi 13 février 2017 - 19 heures à Montréal

Les mutilations génitales féminines

et le problème du relativisme culturel

Andrée Yanacopoulo et Luce Cloutier

A.Y.

L.C.

Chaque jour, environ 6000 femmes sont excisées dans le monde, soit un peu plus de 2 millions chaque année. Autrement dit, où que ce soit sur notre planète, environ toutes les quinze secondes, une petite fille est victime de mutilation génitale. La pratique concerne quelque 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, mais on la trouve aussi en Inde, au Kurdistan, en Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie).

La question des mutilations génitales féminines est à l’ordre du jour de multiples organisations internationales (elles ont été mondialement interdites par l’Assemblée générale des Nations Unies, en vertu d’une motion adoptée le 20 décembre 2012), et plusieurs pays ont développé des campagnes audacieuses visant à les éliminer. Des législations existent, tant au plan mondial qu’au Canada (notamment l’article 273.3 du Code criminel du Canada), mais le problème réside dans leur application.

Ici, au Québec, cette situation n’attire guère l’attention soit par indifférence, par méconnaissance ou encore, du côté du corps soignant, par refus de briser le secret professionnel : des femmes sont ainsi mutilées en silence. Il en est de même des garçons qui subissent la circoncision. Des explications superficielles, voire des justifications sont données pour garantir la perpétuation de ces pratiques dont la violence n’a d’égale que leur non-justification sur le plan médical : certaines d’entre elles relèvent du domaine culturel, sociologique, voire ontologique, et visent à justifier des coutumes qui, en dehors de toute pathologie, rendent à jamais les femmes autres que ce qu’elles étaient à la naissance.

Contestables en droit, ne reposant sur aucune indication médicale, psychologiquement dramatiques, ces interventions interprétées comme la mise en place de marqueurs sociaux sont d’une violence extrême et réalisées au détriment des corps des jeunes garçons et des femmes.

Au nombre des justificatifs, le concept de relativisme culturel avancé semble être mal compris et, par le fait même, encourager un repli identitaire, une tyrannie familiale et une violence sociale. Est-ce une manière de démontrer notre indifférence à l’endroit des autres, plus particulièrement à l’endroit de ces femmes qui ne savent où demander de l’aide ? Les arguments présentés en ce sens garantissent-ils la continuité de telles pratiques ?

Voilà un débat qui devrait toucher le monde médical, social, juridique et religieux.

Docteure en médecine, un peu touche-à-tout, Andrée Yanacopoulo milite actuellement dans les rangs du mouvement féministe PDF Québec (Pour les droits des femmes du Québec) à titre de conseillère au sein du Conseil d’administration. Elle a publié plusieurs ouvrages, notamment en histoire de la médecine et entre autres, sur Hans Selye et la découverte du stress.
Docteure en anthropologie, Luce Cloutier a travaillé pendant plusieurs années en Afrique et au Vietnam à titre de chercheuse et de formatrice, principalement dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la recherche qualitative, de la santé communautaire et du développement social.

Endroit : 1225 Saint-Joseph Est, Montréal

Nouvelle salle pour les conférences :Salle les conférences sceptiques le 13 des mois de septembre à juin (à 19 heures) se tiennent maintenant au :

     Centre humaniste
     1225, boul. Saint-Joseph Est
     Montréal (Québec)  H2J 2L3 

     Près de la station de métro Laurier (sortie St-Joseph - sud).
     Stationnement sur les rues avoisinantes.

     Carte géographique : Centre humaniste

Heure et prix d'entrée : 19h00 - membre 5 $ - non-membre 10 $

(Réservations non requises)

La conférence débute à 19h00. Les portes ouvriront à 18h30 pour les personnes qui désireront bavarder avec nous.

Le prix d'entrée est de 5 $ pour les membres et de 10 $ pour les non-membres. Le coût pour devenir membre est de 20 $ par année. Prix réduits de moitié pour les étudiants (sur place).

Profitez-en pour inviter!

Lors de nos soirées, les membres peuvent inviter pour 5 $ une personne non membre de leur choix. Notez qu'une personne non membre ne peut être admise comme membre invité qu'une seule fois.