LES SCEPTIQUES DU QUÉBEC

Dictionnaire

Impressions maternelles

Les termes d'impressions maternelles se rapportent à la croyance que les expériences d'une femme enceinte s'empreignent directement sur l'enfant à naître. Cette théorie, répandue au 18ème siècle et dans les époques précédentes, était censée expliquer les malformations du nouveau-né. Par exemple, un enfant naissait sourd parce que sa mère avait été commotionnée par un bruit violent pendant sa grossesse, ou un enfant pouvait naître aveugle parce que sa mère avait regardé un aveugle durant sa grossesse. C'est ce qu'on a raconté à propos de Joseph Merrick, connu sous le nom d'Elephant Man, « qui croyait que sa difformité était due au fait que sa mère avait été effrayée par un éléphant quand elle l'attendait. »

En 1726, une domestique du nom de Mary Toft a prétendu avoir donné naissance à des lapereaux mort-nés. Des gens plus avisés qu'elle ont expliqué cette naissance par sa forte envie de viande de lapin, par ses rêves de lapin et par son habitude d'attraper des lapins au jardin.

Même à l'époque victorienne, pourtant éclairée, la croyance était largement répandu que les femmes « dans une situation intéressante » devaient prendre garde à ne s'exposer qu'à des perceptions agréables, à visiter des galeries d'art et à écouter des concerts, afin que leur enfant soit à la fois cultivé et bien portant. (Jahoda, 1974 : 7).

Mais dans la première moitié du vingtième siècle, la notion d'impressions maternelles a été reléguée au rang des superstitions, ainsi que celle qui voulait que les femmes enceintes « ne s'exposent seulement qu'à des perceptions agréables ». Cette dernière notion a été remise à la mode avec l'effet Mozart, actuellement critiqué. On sait pourtant de nos jours que ce sont à la fois les maladies organiques et psychologiques de la mère qui peuvent nuire au fœtus.

 

Voir aussi: La supercherie de Mary Toft et Superstition.

Dernière mise à jour le 24 août 2019.

Source: Skeptic's Dictionary