Vidéoconférence du samedi 13 septembre 2025 - 19 h
Cette conférence présente les thèses principales du livre Homo Fragilis (Veissière, 2025), un essai critique qui retrace l’histoire de la fragilité comme ressort central de l’évolution humaine. À rebours des récits classiques fondés sur la force, la compétition et la domination, j’avance l’hypothèse que notre espèce s’est constituée avant tout comme un animal vulnérable, façonné par le soin, l’entraide et la transmission culturelle.
Mais cette fragilité, lorsqu’elle est sacralisée, peut se retourner contre nous. Car c’est aussi au nom des faibles et des victimes que les sociétés humaines ont justifié, hier comme aujourd’hui, leurs violences les plus extrêmes. Dans le contexte contemporain, où la souffrance tend à devenir un passeport moral, un étendard identitaire et une arme politique, nous observons l’émergence de nouvelles formes de polarisation, nourries par l’hyperconnectivité numérique et la quête inlassable de reconnaissance.
Cette conférence discutera des implications théoriques et pratiques de ce renversement : comment une qualité évolutive qui a permis notre survie et notre créativité collectives peut, dans certaines conditions sociales et technologiques, contribuer à la fragilisation des sociétés démocratiques.
Référence :
Veissière, S. (2025). Homo Fragilis : Aux origines évolutives de la fragilité humaine. Paris : FYP Éditions.
Samuel Veissière est anthropologue et clinicien. Spécialiste de l’évolution culturelle, il a consacré ses recherches aux effets de l’hyperconnexion sur la santé mentale, aux dimensions sociales et symboliques de la souffrance, et aux nouvelles formes de fragilité dans les sociétés contemporaines. Depuis la pandémie, ses travaux portent sur la polarisation sociale, les malaises identitaires et les logiques de radicalisation à l’ère numérique. Il est professeur associé au département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et au département d’anthropologie de l’Université McGill.
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Quand : le samedi 13 septembre, à partir de 18 h 45 pour se connecter (la conférence débutera à 19 h).
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Plusieurs articles de ce numéro abordent le thème de la laïcité et des religions, un sujet qui demeure d’actualité depuis les événements liés à l’intrusion de l’islam dans certaines écoles et garderies de la grande région de Montréal et de Laval.
Afin de répondre, du moins en partie, à ce prosélytisme religieux, le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) propose deux projets de loi :
Nous vous proposons ici plusieurs textes en lien avec ce sujet (Note 1).
Il convient également de rappeler que le prix Fosse sceptique 2024 a été décerné à l’Alliance des professeurs et professeures de Montréal ainsi qu’au Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), responsables d’avoir contribué à instaurer un climat toxique dans certaines écoles de Montréal, un climat permettant à certains enseignants musulmans de contourner certaines exigences du ministère de l’Éducation (Le Québec sceptique no 116, p. 5).
Il est important de noter que certains enseignants musulmans rejetaient des aspects de l’enseignement des sciences, notamment la théorie de l’évolution, et que l’enseignement de certains sujets liés à la sexualité pouvait également faire l’objet de censures (Note 2).
Soulignons finalement :
Aux niveaux à la fois fédéral et québécois, l’un des critères dans la définition d’OBE (organisme de bienfaisance enregistré) est « l’avancement de la religion ». Selon l’Agence du revenu du Canada, il y a presque quatorze mille OBE au Québec, dont presque quatre mille dans la catégorie d’avancement de la religion (données recueillies le 17 avril 2025). Selon le professeur Luc Grenon de la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke, les organismes dans cette catégorie ont récolté quelque 40 % des dons de bienfaisance au Canada en 2010. Beaucoup des organismes religieux consacrent la plupart de leurs temps et ressources à des activités exclusivement religieuses, procurant ainsi peu ou pas de bénéfice public tangible. (Mémoire présenté au Comité Pelchat-Rousseau, LPA)
En ouverture de cette section, nous vous proposons le texte de l’allocution de Normand Baillargeon, philosophe de l’éducation, prononcée lors de la consultation publique sur le projet de loi 94. Il y met également en lumière le cas de l’école Bedford. En discussion, le ministre Bernard Drainville mentionne notre article « Islamophobie ou islamocécité », publié dans Le Devoir.
Certaines pratiques religieuses peuvent également avoir des effets délétères sur la santé des jeunes et l’apprentissage scolaire. Dans leur mémoire déposé dans le cadre de la consultation publique sur la loi 94, Mandana Javan et Romain Gagnon mettent en évidence les problématiques liées au jeûne pendant le ramadan, ainsi que l’influence prosélyte exercée par certains étudiants envers leurs coreligionnaires. Les différences entre garçons et filles dans ces pratiques sont aussi évoquées.
Les deux articles suivants, de Romain Gagnon et ses collaborateurs, abordent le prosélytisme politique et religieux associé au port de signes tels que le niqab et le hidjab. Ces vêtements seraient « d’abord l’expression d’une idéologie prosélyte et misogyne, selon laquelle la femme doit dissimuler son corps pour préserver l’honneur communautaire ».
Il ne s’agit pas uniquement de l’islam : aux États-Unis, certains mouvements chrétiens d’extrême droite exercent également une influence considérable sur la sphère politique. Nous avons traduit un article de Wikipédia qui résume le livre de Katherine Stewart, Money, Lies, and God : Inside the Movement to Destroy American Democracy.
Pour de nombreux croyants, la complexité de l’univers ne peut être expliquée sans interventions divines. Dans plusieurs États américains, la lutte pour faire enseigner le « dessein intelligent » dans les écoles revient régulièrement en politique et en justice. Robert Bernier analyse ici les arguments, souvent recyclés, ainsi que leurs implications politiques, véhiculés par des chrétiens fondamentalistes sur ce sujet.
Enfin, cette section se conclut avec un texte de François Doyon, qui souligne les biais et mythes liés à l’interprétation des textes anciens, tels que ceux de la Bible.
Nous vous proposons trois articles dans cette section. Le premier, écrit par Michel Belley, met en lumière l’arnaque médicale entourant la maladie de Lyme chronique, en s’appuyant sur les investigations d’Olivier Bernard dans son balado Dérives.
Le second article, de Romain Gagnon et Michel Belley, comporte une mise en garde contre le végétalisme. Ce régime peut entrainer des problèmes, surtout chez les enfants, associés au développement du cerveau et à la vision.
Enfin, le troisième article synthétise un texte de Sheila McClear sur l’industrie du bien-être, caractérisée par ses pseudo-médecines et ses allégations pseudoscientifiques, allant parfois jusqu’au conspirationnisme.
Le texte de Robert Lynch, publié dans la revue Skeptic, désassemble totalement la notion de racisme systémique. Des analyses scientifiques approfondies ont montré que le problème véritable associé à ce concept n’est pas racial, mais plutôt lié à la classe sociale et à l’environnement. Au sein des mêmes milieux, le fait d’être blanc ou noir n’a pas d’incidence significative sur la progression sociale aux États-Unis. L’auteur critique aussi, en passant, le concept d’intersectionnalité.
L’article suivant résume une entrevue entre David C. Geary et Iona Italia, portant sur l’accroissement des différences entre hommes et femmes dans les sociétés occidentales.
Dans les deux articles suivants, Romain Gagnon propose d’abord une solution pragmatique pour réduire notre impact environnemental, notamment en ce qui concerne les émissions de CO₂. Il revient ensuite sur certains problèmes liés à notre dépendance à l’économie et aux réseaux sociaux américains.
En Nouvelle-Zélande, certaines croyances astrologiques se propagent dans la population avec le calendrier lunaire maori. Le problème est qu’il est impossible de remettre en question ces croyances, issues des peuples autochtones, sans recevoir des accusations de racisme de la part des activistes maoris (Note 3). Dans ce pays, les savoirs autochtones sont considérés comme ayant une valeur équivalente à la science moderne, et ils doivent être respectés et enseignés en tant que tels. Robert E. Bartholomew en dresse le bilan.
L’avant-dernier article propose un autre résumé d’une entrevue entre Nick Enfield et Iona Italia, portant sur le langage et la réalité. Selon Nick Enfield, linguiste et anthropologue, le langage n’est pas simplement un outil de transmission d’informations, mais un instrument de coordination sociale essentiel à la coopération et à la négociation.
Enfin, le dernier texte, de Serge Larivée et ses collègues, décrit un processus d’évaluation par les pairs lors de la soumission d’un article dans des revues de sciences religieuses. Il est important de noter qu’il est très rare que les auteurs publient les évaluations reçues, surtout après plusieurs refus.
Bonne lecture !
Michel Belley, rédacteur en chef